C’est la dernière ligne droite avant la fête de la Tabaski. Au Mali, la fête se déroule dans un contexte de crise énergétique. Les acteurs économiques ont beaucoup de difficultés à joindre les deux bouts. Qu’à cela ne tienne, les gens préparent la fête avec les moyens dont ils disposent.
La plupart des habitants de Bamako sont originaires d’autres localités. La capitale se vide alors, chaque année, de ses habitants, car beaucoup préfèrent célébrer cette fêter dans leur village auprès de leurs parents. Les gares routières refusent du monde car la demande dépasse l’offre en moyens de transport.
Les candidats au voyage peuvent attendre de 24 à 48 heures avant de pouvoir prendre un car. Mais en ville, c’est l’inverse qui se produit. La quasi totalité des éleveurs se dirigent vers Bamako pour vendre leurs moutons et finalement, il se trouve que l’offre dépasse la demande.
Beaucoup de Bamakois attendent la dernière minute pour faire leur achat, espérant acquérir un mouton à moindre coût. Mais cette année, le constat est général: le mouton coûte très cher. Le prix de base commence à partir de 75.000 FCFA (environ 114 euros) et ce sont des moutons squelettiques. Il faut donc débourser 125.000 FCFA (environ 190 euros) pour avoir un mouton convenable.
Dans les marchés, l’ambiance est festive. Les mamans se bousculent dans les boutiques d’habits et de chaussures enfants. Pour rien au monde elles laisseraient les enfants sans les habits neufs.
Du côté des tailleurs, beaucoup attendent l’arrivée du courant électrique pour travailler, même si certains ont trouvé une alternative en installant des panneaux solaires. Ceux qui n’en ont pas les moyens prennent leur mal en patience. Le délestage a parfois des conséquences inattendues: les mamans préfèrent le prêt-à-porter pour leurs enfants.