Transport de marchandises à Ouagadougou: le tricycle en roue libre

Tricycles pour le transport de marchandises à Ouagadougou

Le 22/10/2023 à 08h10

VidéoIntroduit dans la capitale burkinabè il y a de cela une dizaine d’années, le tricycle a ravi la vedette à la charrette tractée par un animal. Conducteurs et usagers reconnaissent à ce moyen de locomotion plusieurs avantages...et d’être à l’origine d’accidents de la circulation.

Au Burkina Faso, le faible développement du transport de marchandises a contraint les habitants à jeter leur dévolu sur le tricycle qui a remplacé l‘âne, cet ongulé pourtant réputé pour son endurance et sa patience.

«Avec les conducteurs des tricycles, c’est du gagnant-gagnant. Comme on a coutume de le dire lorsque le roi est heureux, il est généreux. Ils nous facilitent le travail et, grâce à Dieu, chacun trouve son compte», explique Karim, vendeur de briques.

Dans les rues et ruelles de la capitale, les tricycles chargés de marchandises de toutes sortes imposent leur loi. Conducteurs et usagers s’accordent sur les multiples avantages qu’ils offrent.

«Le tricycle nous a apporté beaucoup de soulagement. Avant, avec les charrettes, on mettait plus de temps à charger les marchandises. Ce qu’on avait l’habitude de transporter en une heure, nous le faisons désormais en 30 seulement minutes», se réjouit Mahamadi, conducteur de tricycle.

Les tricycles sont actuellement victimes de leur succès et sont à l’origine d’accidents de la circulation.

«Ce qui nous tracasse, c’est la mesure qui nous interdit de circuler après 19 heures alors que beaucoup de clients sollicitent nos services. Sur ce point, la loi est particulièrement sévère», déplore Edouard, un autre conducteur de tricycle.

Le 23 août dernier, la Police municipale de Ouagadougou a effectué une opération inopinée de contrôle du respect des heures de pointe des tricycles au terme de laquelle 80 de ces engins ont été mis en fourrière.

Qu’à cela ne tienne, c’est le printemps des tricycles et Mahamadi compte bien en profiter. «Je pense que c’est un travail comme tous les autres. On peut en vivre pleinement ou se contenter du strict minimum. Certains parmi nous s’en sortent, c’est ce qui compte», dit-il.

Face aux accidents, les autorités ont décidé de sévir. Afin de minimiser les accidents et donner une chance aux conducteurs de tricycles, ces derniers doivent détenir un permis de conduire A1 et s’abstenir de remorquer des passagers, en a ainsi décidé la commune de Ouagadougou.

Par Jean Paul Windpanga Ouédraogo (Ouagadougou, correspondance)
Le 22/10/2023 à 08h10