Des scènes de viol et de violences filmées et mises en ligne sur les réseaux sociaux émeuvent les Mauritaniens. En colère, les féministes dénoncent un épisode confirme la persistance de la culture du viol et de l’impunité et exigent des sanctions exemplaires contre les présumés violeurs.
Cet événement intervient alors que le gouvernement est engagé dans le processus d’adoption d’une loi contre les violences faites aux femmes. Malgré le plaidoyer soutenu et différentes formes de manifestations pour sa concrétisation, la loi condamnant les violences faites aux femmes et aux filles en Mauritanie reste bloquée au niveau de l’Assemblée nationale. Cette loi est toujours ballotée entre l’exécutif et les députés. Celle loi est bloquée par certains esprits rétrogrades qui se cachent derrière la religion avançant des «dispositions contraires à l’Islam».
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Saly Sy, présidente de l’Association mauritanienne pour la promotion de l’éducation des filles, dénonce un comportement inadmissible de la part d’une bande de jeunes sur une personne sans défense. Elle plaide en faveur d’un traitement judiciaire sans complaisance et rappelle des affaires similaires qui ont eu lieu au cours des années passées.
Aminetou mint Moctar, présidente de l’Association des femmes chefs de familles, figure connue du mouvement associatif, dédié à cette question, relate les faits infligés à la jeune dame, qui était avec un homme avec lequel elle s’est secrètement mariée. Elle dit suivre l’affaire de très près et exhorte la justice à faire son travail, malgré les pressions.
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Sektou Mohamed Vall, présidente de l’Association mauritanienne d’appui aux nécessiteux, restitue le contexte d‘une affaire qui intervient alors que le gouvernement engage un projet loi réprimant la violence faite aux femmes. Un texte parfaitement adapté à l’Islam, mais aussi aux engagements internationaux de la Mauritanie dans le domaine de la protection des droits humains, notamment ceux des franges les plus vulnérables.
En 2019, la condamnation à cinq ans de prison d’un Mauritanien pour avoir violé une jeune fille de 15 ans avait même suscité la réaction du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) qui avait noté «une étape encourageante pour un pays où la violence sexiste, et en particulier le viol, est restée impunie dans la quasi-totalité des cas». «Cinq ans, c’est certainement une énorme amélioration par rapport à rien du tout, comme nous l’avons vu auparavant» s’était malgré tout félicité Rupert Colville, porte-parole du HCDH.