Le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa a relevé, lundi, Winston Chitando de ses fonctions au sein du Cabinet et nommé immédiatement son adjoint Polite Kambamura comme nouveau ministre des Mines et du Développement minier.
Un communiqué de la Présidence indique que le renvoi « avec effet immédiat » de M. Chitando, en poste depuis plus d’un an, a été effectué selon les dispositions constitutionnelles, mais sans en préciser les raisons.
Le ministre sortant participait à un atelier de planification stratégique de son ministère lorsqu’il a appris la nouvelle de son limogeage abrupt.
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La presse locale rapporte mardi que Chitando (68 ans), déjà retiré du ministère par le passé après avoir tenté d’acquérir une mine dans laquelle le vice-président Constantino Chiwenga avait des intérêts, faisait l’objet de plusieurs plaintes concernant l’annulation de permis d’exploitation aurifère, ensuite attribués à ses proches.
Ancien directeur général d’une société minière, il avait été nommé ministre des Mines en 2017 comme technocrate dans le premier gouvernement de Mnangagwa. Il avait ensuite été déplacé vers le ministère des Gouvernements locaux en 2023, avant d’être réaffecté au ministère des Mines un an plus tard.
Ce changement intervient à un moment crucial pour le secteur minier zimbabwéen, pilier de la stratégie de croissance économique et des recettes en devises du pays.
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Le ministère des Mines, au cœur des ambitions économiques du pays, notamment avec la ruée mondiale vers le lithium, est également associé à de nombreuses allégations de corruption et de manque de transparence dans l’attribution des concessions minières.
Polite Kambamura, ingénieur minier de 48 ans, prend désormais la tête d’un des portefeuilles les plus stratégiques et contestés du gouvernement, avec pour mission de s’attaquer immédiatement à plusieurs défis : restaurer la confiance des investisseurs, assainir le lucrative mais controversé secteur du lithium, et répondre aux allégations persistantes de mauvaise gestion au sein du ministère.
Il devra également superviser les réformes en cours, l’expansion de la production de lithium et de platine, ainsi que les ajustements réglementaires dans un contexte de forte demande mondiale pour les ressources minières du Zimbabwe.
Le secteur minier du Zimbabwe génère plus de 2,5 milliards de dollars par an, représentant 80 % des exportations et 12 % du PIB.



