Cameroun: mère kangourou, une méthode recommandée contre la mortalité des nouveau-nés prématurés

Le 17/11/2023 à 08h42

VidéoLe Cameroun s’est joint à la communauté internationale pour commémorer, jusqu’au 30 novembre, la 13ème édition de la Journée mondiale de lutte contre la prématurité, une des causes de mortalité des enfants nés prématurés ou à faible poids. Une occasion de vulgariser la méthode mère kangourou déjà expérimentée avec succès dans plusieurs pays.

Lorsqu’on parle de la méthode kangourou, l’on jette directement les projecteurs sur cette poche qui fait corps avec l’animal le kangourou. En effet le kangourou possède une poche abdominale remplie de peau et de muscles. Cette poche est en réalité un incubateur.

Les experts expliquent que c’est en observant le mode de vie de ce marsupial qu’une méthode dite mère kangourou a été développée dans certaines structures sanitaires du monde, notamment au Canada.

Cette méthode consiste à mettre le nouveau-né peau à peau avec son parent ou toute autre personne en bonne santé. Le nourrisson soutenu par une espèce de poche, est placé tout nu sur la poitrine de la personne indiquée où il recevra de manière continue la chaleur de cette personne. Pour que la pratique soit aisée dans les formations sanitaires, le gouvernement et ses partenaires comme l’Unicef les ont équipées du matériel de prise en charge comme les chaises et les poches appropriées.

Au Cameroun, la méthode kangourou a été expérimentée avec succès dans les régions septentrionales et de l’Est où le taux de mortalité des enfants nés prématurés ou à faible poids était élevé. A ce jour, les indicateurs y sont plus que stables que dans le passé et les professionnels de la santé élargissent de plus en plus leur champ d’actions dans d’autres parties du pays.

C’est donc dans cette logique que le gouvernement, profitant de la commémoration de la 13ème journée mondiale de lutte contre la prématurité, entend sensibiliser les populations pour l’appropriation de cette méthode non seulement dans les formations sanitaires mais aussi dans les familles.

Les experts du domaine de la santé expliquent que le contact peau à peau, continu et prolongé (de 8 à 24 heures par jour) s’est avéré bénéfique particulièrement pour les nouveau-nés prématurés et de faible poids à la naissance.

Ce contact participe entre autres à la réduction de la mortalité de ces enfants, à la diminution du taux d’infections et de septicémie, à l’amélioration de la croissance et du gain de poids et à l’augmentation du taux d’allaitement. Il faut signaler que le contact peau à peau peut se pratiquer partout et immédiatement après la naissance, même avant que le nouveau-né soit considéré comme cliniquement stable.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 17/11/2023 à 08h42