À Libreville, et plus particulièrement dans le quartier populaire de Nkembo, une foule de supporters a suivi la retransmission du match dans une ambiance électrique, vivant chaque péripétie avec une passion qui a laissé place, au coup de sifflet final, à une déception teintée de lucidité et d’espoir pour la suite.
Dans l’analyse post-match, un constat technique s’est rapidement imposé pour expliquer la difficulté gabonaise à contrer la domination camerounaise. Comme l’a souligné Curtus Apendo, observateur du match, le milieu de terrain gabonais est longtemps resté en retrait. «Notre milieu de terrain était absent au début de la rencontre», a-t-il analysé, pointant du doigt une faille dans l’organisation initiale. Une correction tactique du coach à la pause aura finalement permis de «contenir l’équipe camerounaise», mais le temps perdu en première période fut déterminant dans l’issue du match.
Des supportrices toujours présentes
Malgré la défaite, la flamme du soutien ne s’est pas éteinte dans les cœurs gabonais. Annie Laure Abeghe en est l’incarnation. Infatigable, elle a soufflé sur son vuvuzela tout au long de la rencontre pour encourager les Panthères. Sa fidélité transcende le simple résultat. «Je soutiens les panthères jusqu’au bout, même en cas de défaite», affirme-t-elle avec conviction, ajoutant avec un optimisme communicatif : «Je sais que l’équipe fera mieux lors du prochain match». Son engagement rappelle que pour de nombreux supporters, l’amour du maillot est un sentiment bien plus profond que la victoire éphémère.
La réaction de Richard Obiang Ava, maire du 2ᵉ arrondissement de Libreville, apporte une perspective plus large, mêlant réalisme et vision d’avenir. Connu pour son engagement politique local et sa capacité à mobiliser, notamment les jeunes, il porte un regard philosophique sur l’événement. «C’est vrai que nous sommes un peu déçus par le score. Mais c’est la loi du football qui veut qu’il y ait un perdant et un gagnant. Aujourd’hui c’est le Cameroun, demain ce sera le Gabon», a-t-il déclaré. Cette déclaration incarne une forme de sagesse sportive et encourage à tourner la page pour se projeter vers les futurs défis.
Sur le terrain, le Cameroun a parfaitement exploité la faiblesse initiale gabonaise pour s’imposer 1-0, un score qui reflète sa maîtrise du jeu. Pour le Gabon, cette entrée en matière dans un groupe F relevé – qui comprend également la Côte d’Ivoire et le Mozambique – est un avertissement, mais pas une fin en soi.
La réaction du public librevillois, entre analyse technique, loyauté à toute épreuve et sagesse, montre une nation footballistique mature. Les Panthères, conscientes de leurs erreurs et portées par le souffle de leurs supporters, devront rapidement se relever pour les prochains matchs de cette CAN 2025. L’espoir, lui, est déjà tourné vers «demain».
