Cette édition confirme la montée en puissance du VTT au Rwanda. «Lorsque nous avons lancé Rwandan Epic, nous voulions positionner le pays comme une destination incontournable pour le VTT, et faire progresser les athlètes locaux. Aujourd’hui, les deux objectifs sont atteints», résume Simon De Schutter, directeur de course. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: 85 athlètes venus de 16 pays, dont des stars du circuit au niveau mondial comme l’Allemand Lukas Baum, vainqueur du Cape Epic, ou encore le champion estonien Rein Taaramäe.
De Schutter se réjouit surtout de l’évolution ”spectaculaire” des Rwandais: lors de la première édition, beaucoup découvraient le VTT; aujourd’hui, certains en ont fait leur discipline principale, avec une technique et une vitesse «qui impressionnent même les internationaux».
Le parcours, en cinq étapes, reflète toute la diversité et la poésie du Rwanda. Un prologue explosif autour du Mont Kigali, puis une longue épreuve entre Nyirangarama, Musanze et Kinigi au Nord du pays des collines; un tour des lacs jumeaux dans le même paysage du nord; une étape volcanique unique au monde; et un final rapide vers Shyorongi, avec une portion plate de 20 kilomètres le long de la Nyabarongo qui promet des vitesses inédites au Rwanda. «C’est l’un des plus beaux sites de VTT au monde», insiste De Schutter, qui voit dans l’Epic une vitrine naturelle du pays.
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Pour la Fédération rwandaise de cyclisme, ce rendez-vous s’inscrit dans une stratégie plus large. «L’introduction du VTT est une immense satisfaction», affirme Valentin Bigango, vice-président de la FERWACY. Longtemps centrée sur la route, la fédération diversifie désormais ses priorités: VTT, gravel, et formation dès le plus jeune âge. «Certains coureurs ont commencé sur route, puis ont découvert qu’ils étaient plus doués en VTT. Notre rôle est d’offrir des opportunités. Le VTT correspond parfaitement à un pays de montagnes comme le nôtre.» Pour Bigango, cette ouverture prépare aussi l’avenir, alors que le Rwanda ambitionne de devenir un hub africain des sports outdoor.
La portée de l’événement se mesure aussi à son impact humain. L’histoire de Djazilla Mwamikazi en est la preuve: sa première course de VTT a eu lieu lors d’une édition du Rwandan Epic. Deux ans plus tard, elle devenait championne d’Afrique, symbole d’une nouvelle génération de talents. «Cet événement détecte, forme et révèle des athlètes», insiste De Schutter. Une dynamique que les participants internationaux confirment. «J’ai été agréablement surpris par les infrastructures, les routes sûres, les sentiers, l’accueil… Tout est déjà là», souligne l’Allemand Lukas Baum, qui était également présent lors des Mondiaux UCI à Kigali. «L’ambiance y était incroyable. Je suis convaincu que cet essor va se poursuivre. Le Rwanda a le potentiel pour devenir une destination cycliste majeure.»
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Au-delà du sport, le Rwandan Epic incarne une vision économique et touristique ambitieuse: faire du pays un territoire d’innovation sportive, attirer des visiteurs du monde entier, notamment les amateurs du cyclisme et leurs familles ou amis, dynamiser les régions traversées et construire une identité moderne autour du vélo. L’événement, entièrement financé par le secteur privé, est aujourd’hui considéré comme l’un des plus prometteurs en Afrique — un mariage entre aventure, professionnalisme et expérience immersive.
L’édition 2025 le confirme: le Rwanda ne se contente plus d’accueillir des compétitions prestigieuses, mais crée son propre récit. Et dans la foulée des Mondiaux UCI, dont l’émotion est encore palpable dans les rues de Kigali, le Rwandan Epic vient rappeler que le cyclisme n’est pas un moment dans le pays: c’est un mouvement, une vision, un futur en construction.








