La privatisation des 51,6% des actifs publics de la BHCI, annoncée fin décembre dernier, a été conclue au profit de la Banque tunisienne de l’habitat (BH). L’opération, dont le montant est évalué à 1,3 milliard Fcfa, soit 4,6 millions de dinars tunisiens, permet ainsi la première entrée du secteur financier tunisien sur le marché ivoirien . Une arrivée qui suscite déjà des commentaires dans le secteur de l’immobilier où la Tunisie est loin d’être une novice.
«La Tunisie a toujours été intéressé par le marché immobilier ivoirien, mais ce qu’il manquait, c’était un véhicule financier pour accompagner les ambitions des opérateurs tunisiens», commente Arthur Kouadio, expert immobilier.
Cette volonté de coopération avait été marquée en fin août dernier par la signature d’un accord de coopération entre la Chambre nationale des promoteurs et constructeurs agréés de la Côte d’Ivoire et la Chambre syndicale nationale des promoteurs immobiliers de Tunisie, à Tunis. L’accord prévoyait notamment création de sociétés mixtes tuniso-ivoiriennes et des groupements d’intérêt économique regroupant des opérateurs des deux pays.
«Le secteur de l’immobilier requiert des financements importants. Les constructeurs marocains Addoha et Alliances ont pu s’appuyer sur les filiales locales des banques marocaines pour lancer et financer leurs projets immobiliers et certainement que les investisseurs tunisiens essayeront d’appliquer ce modèle», commente Amadou Barbara, ingénieur à Lux Construction.
Le secteur immobilier ivoirien est en effervescence à la faveur du programme de logements sociaux visant la construction de 150.000 logements dans le pays. Mais la levée de fonds pour mener à bien le programme reste le principal obstacle des entreprises locales. Et certainement que la remise sur pieds de la BHCI devrait ouvrir de nouvelles perspectives au secteur.