Selon les conclusion de la mission du FMI pour la Tunisie, «l’économie tunisienne continue de faire preuve de résilience dans une conjoncture nationale et internationale difficile. Le taux de croissance devrait rebondir à 2,5% en 2017, contre 1,3% en 2016, impulsé par le regain de confiance suscité par la réussite de la conférence Tunisia 2020 en novembre dernier et par l’adoption de textes de loi essentiels liés au secteur privé», a déclaré le chef de la mission du FMI Björn Rother, au terme de son séjour en Tunisie.
Il faut souligner que cette mission rentrait dans le cadre des examens du programme de réformes économiques appuyé par un accord quadriennal au titre du mécanisme élargi de crédit que le FMI a accordé à la Tunisie en mai 2016.
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Ce fut l’occasion pour le chef de la mission de donner un satisfécit quant aux mesures adoptées par les autorités tunisiennes et visant à réduire le déficit budgétaire.
Toutefois, les défis macroéconomiques que doivent relever le pays demeurent encore importants. En effet, la dette publique tunisienne a dépassé le seuil des 60% du PIB en 2016 et devrait encore se creuser en 2017 à cause du déficit budgétaire. Ce dernier devrait tourner autour de 5,6% du PIB sous l’effet des charges en particulier celles liées à la masse salariale.
C'est en effet la charge de la masse salariale qui évolue autour de 13 milliards de dinars, soit 46% du budget de l’Etat, qui pose des inquiétudes au FMI. En effet, celle-ci représente 13,5% du PIB tunisien, soit l’un des taux les plus élevés au monde. Elle absorbe ainsi d’importantes ressources qui auraient dues être affectées aux investissements publics et aux réformes structurelles nécessaires pour accélérer la croissance.
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Face à cette situation, le gouvernement tunisien a dernièrement décidé de supprimer environ 50.000 emplois de la fonction publique pour diminuer la masse salariale. Seulement, cette mesure prévue à partir de 2018 est une goutte d’eau dans la fonction publique tunisienne qui compte quelques 650 000 fonctionnaires, soit 6% de la population du pays.