Après le succès de Tanger Med au Maroc, l’heure est un peu partout en Afrique au lancement de grands projets portuaires.
La Tunisie, située dans le couloir des grandes routes maritimes de la Méditerranée, voudrait elle aussi profiter de la manne du commerce maritime. Elle vient d’annoncer le lancement en septembre 2020 des travaux du port en eaux profondes d’Enfidha, situé à 100 km de Tunis et à 170 km de Sfax.
La société du Port d’Enfidha a procédé le mardi 4 février à la publication d’un dossier de consultation, au profit de 6 multinationales qui ont exprimé leur volonté de réaliser ce projet.
Le complexe portuaire sera développé sur 3.000 hectares englobant un port construit sur 1.000 ha, et une zone économique et logistique de 2.000 ha.
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Le port dont les travaux seront lancés en septembre 2020 disposera d’un tirant d’eau de 19 mètres, largement suffisant pour accueillir de très grands porte-conteneurs. Au terme de la réalisation de la Phase I du projet, le port aura une capacité de 1,2 million de conteneurs EVP. Cette phase sera réalisée sur une période de 3 ans. La Phase II est prévue pour durer 2 ans et permettra d’augmenter la capacité de 400 000 conteneurs EVP et porter, à terme, la capacité totale du port à 1,6 million de conteneurs.
D’autres extensions sont programmées, au cas où la demande l’exigerait, avec la possibilité de porter la capacité du port à 4,8 millions de conteneurs EVP à l’horizon 2045.
Concernant le coût du projet, il est estimé à 3,33 milliards de dinars tunisiens, soir autour de 1,16 milliard de dollars. Le financement du projet sera supporté à hauteur de 60% par le secteur public tunisien. Celui-ci se chargera des opérations de dragage, de la construction des ouvrages de protection et de mur du quai. Le secteur privé s’occupera des équipements, de l’aménagement et terrassement des terre-pleins.
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Le complexe portuaire d’Enfidha est «une plateforme régionale et internationale de commerce et de services, permettant ainsi le développement de la chaîne de production de la Tunisie et de l’ouvrir davantage sur le monde extérieur par l’encouragement des activités logistiques et industrielles, en profitant de l’intégration des différents modes de transport qui sont à proximité dans la région».
Avec les 2000 ha réservés à la zone d’activité économique, dont 500 ha réservés aux investisseurs, la Tunisie compte se hisser au rang de centre international de commerce et de service en attirant des investissements nationaux et étrangers à même de contribuer au développement du pays et à la création d’emplois.
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Ainsi, ce complexe permettra à la Tunisie de mieux se positionner dans le commerce mondial et continental. Au niveau africain, avec la mise en place de la Zone de libre-échange africaine (Zleca) qui entre en vigueur cette année, disposer d’un port en eaux profondes peut constituer un atout considérable. Cela permet d’attirer les plus grands navires du monde et de jouer un rôle dans le transbordement maritime. Ce port pourra dans le même temps contribuer à faciliter les exportations tunisiennes vers le continent.
A cela, il faut ajouter l’impact de la Zone économique et logistique adossée au port et qui permettra de booster la production industrielle tunisienne et doper les exportations du pays.