Selon l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), organisation patronale tunisienne créée en 1947 et représentant les dirigeants des entreprises des secteurs industriel, commercial et artisanal, environ 200.000 personnes ont perdu leur emploi en Tunisie à cause de la pandémie de Covid-19.
Hichem Elloumi, vice-président de l’Utica, indique que la première vague du coronavirus a entraîné la perte de 160.000 postes d’emploi et actuellement, ce chiffre atteindrait les 200.000. Il ajoute que «ce chiffre est susceptible d’augmenter, d’autant plus que la deuxième vague est plus dangereuse que la première».
Il faut reconnaître qu’à cause de la pandémie du Covid-19 et ses corolaires de confinement, de couvre-feux et de fermeture des frontières, l’activité économique s’est quasiment arrêtée en Tunisie durant plusieurs mois. Et la reprise entamée en juin dernier a été globalement de courte durée à cause de l’arrivée d’une seconde vague de contagion au Covid-19, après l’ouverture des frontières extérieures du pays, fin juin, dans le but de soutenir le secteur du tourisme.
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Depuis, pour faire face à la pandémie, les autorités tunisiennes ont pris de nouvelles mesures. Un couvre-feu nocturne a été instauré dans plusieurs gouvernorats et des confinements partiels ont été mis en place dans certaines villes et régions, ralentissant du coup l’activité économique déjà mal en point.
D'où la hausse du chômage en Tunisie. En effet, en dépit du soutien des autorités, de très nombreuses entreprises n’ont pas tenu longtemps. Certaines ont été contraintes de réduire le nombre de leurs salariés alors que d’autres, plus durement touchées, notamment au niveau du secteur du tourisme, ont déposé le bilan, avec à la clé de nombreux licenciements.
Le patronat tunisien pointe du doigt les mesures gouvernementales visant à soutenir les entreprises des secteurs touchés par la pandémie du Covid-19, qu'il juge inefficaces.
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Selon l’Utica qui représente près de 150.000 entreprises privées, 35% des PME tunisiennes sont dans une situation difficile et peuvent mettre la clé sous la porte à tout moment.
Conséquence, selon les projections de l’Institut national de la statistique (INS), le taux de chômage est passé de 15% à 18 au premier semestre 2020. Pire, selon les projections réalisées par le gouvernement tunisien et l’ONU, le pays pourrait compter près de 274.500 nouveaux chômeurs au titre de 2020 et voir le taux de chômage grimper à 21,6% à la fin de l’année.
A cela, il faut ajouter que la pandémie n’a pas épargné le secteur informel qui concentre environ la moitié des travailleurs tunisiens, notamment dans l’agriculture, la restauration, le commerce et le tourisme.
La Tunisie enregistre actuellement un cumul de plus de 62.000 personnes touchées par le Covid-19, dont 1.381 décès.