La situation financière tunisienne s’aggrave de jour en jour et le gouvernement de Hichem Mechichi a du mal à faire face aux dépenses budgétaires. D’ailleurs, des rumeurs insistantes font état des difficultés du gouvernement à régler les salaires des fonctionnaires.
Face à cette situation, le gouvernement cherche des voies alternatives sachant qu'il ne peut compter sur les recettes budgétaires maigres à cause de la crise qui a miné les ressources fiscales, et encore moins sur un nouveau prêt du Fonds monétaire international (FMI), en tout cas, pas dans l’immédiat, pour faire face aux dépenses budgétaires, notamment aux importantes tombées du service de la dette de fin juin courant.
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Ne pouvant pas non plus sortir sur le marché international de la dette de manière favorable dans les conditions actuelles, la seule alternative qui reste au gouvernement tunisien est l’emprunt national. Autrement, recourir à l’épargne des Tunisiens pour couvrir le déficit budgétaire qui ne cesse de se creuser.
Et ce sera pour la 5e fois de son histoire que la Tunisie va recourir à ce mode de financement, après 1964, 1986, 2014, 2020 (crise sanitaire). A chaque fois, hormis celui de 1964 qui visait à soutenir la construction de la jeune république, l’objectif était de faire face à une crise socio-économique aiguë en permettant à toutes les composantes de la société tunisienne de contribuer à soutenir la sortie de crise.
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Si le gouvernement n’a pas communiqué sur le montant et la date de cet emprunt, on sait qu’il sera ouvert aux personnes physiques et morales. On sait aussi que l’objectif assigné à cet emprunt par le gouvernement est d’utiliser une partie des fonds collectées pour faire face aux effets de la pandémie du Covid-19, mais aussi à d’autres dépenses budgétaires.
Rappelons que le gouvernement avait annoncé un emprunt de 18,6 milliards de dinars dont 5,6 milliards de dinars sur le marché intérieur et 13 milliards de dinars sur le marché extérieur pour financer son budget 2021. Seulement, dans le contexte actuel, l'emprunt extérieur auprès des institutions privées de 5 miliards de dollars est remis aux calendes grecs.
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Cet emprunt national intervient dans un contexte difficile. Après une récession de -8,8% en 2020 à cause de la pandémie du Covid-19, l’économie tunisienne ne s’est pas relevée durant le premier trimestre en accusant une récession de 3%.
Reste qu’avec l’emprunt national, le gouvernement tunisien doit en éviter l’effet d’éviction. En offrant aux Tunisiens la possibilité de prêter directement à l’Etat sur des maturités longues avec des taux d’intérêt bonifiés, le risque d’«assécher» le marché de ses liquidités pourrait peser sur le financement des entreprises et donc impacter négativement l’économie tunisienne.