La crise sanitaire a fortement aggravé la situation économique difficile que la Tunisie traversait depuis plus d’une décennie, dans le sillage du Printemps arabe et des effets des attentats terroristes qui ont longtemps plombé le secteur touristique. Aujourd'hui, l’économie tunisienne est presque à genou, à cause des répercussions de la pandémie de Covid-19.
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La crise a particulièrement touché les petites et moyennes entreprises (PME) dont le nombre total est estimé à 770.000 unités. Ainsi, selon Sofien Gabsi, secrétaire général de l’association nationale des petites et moyennes entreprises tunisienne, dans une déclaration à la radio Mosaïque FM, déclare que leur «situation est catastrophique». Et il explique que plus de 88.000 PME sont déjà en faillite. Et la situation continue de se dégrader. Selon Gabsi, près de 54.000 autres PME pourraient annoncer prochainement leur faillite.
D’abord, en plus des effets de la conjoncture économique difficile depuis de nombreuses années, les PME n’ont pas pu résister face aux conséquences néfastes de la crise sanitaire et son lot de confinement, de couvre-feux, de fermetures de certaines activités…
Ensuite, il y a l’absence de financement bancaire durant cette période difficile pour ces entreprises jugées fragiles et donc plus risquées pour les banques. En outre, il y a la concurrence des grandes entreprises qui ne laissent rien aux PME.
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Ces faillites ont des conséquences néfastes sur le milieu des hommes d’affaires tunisiens. Ainsi, selon le secrétaire général de l’association nationale des PME, «il y a plus de 18.000 chefs d’entreprises qui sont en prison ou en fuite à cause des chèques sans provision». Il explique ainsi que, quotidiennement, 564 incidents liés aux chèques sont traités dans les tribunaux. Et de nombreux chefs d’entreprises sont interdits de chéquiers à cause des incidents de paiement.