Vidéo. Tunisie. Agression sexuelle: un député se fait photographier pantalon baissé

DR

Le 16/10/2019 à 11h54, mis à jour le 16/10/2019 à 11h56

VidéoL'affaire qui défraie la chronique depuis vendredi a donné naissance au #metoo tunisien, le #AnaZeda. Une enquête a été ouverte par le parti de Nabil Karoui et le procureur s'en est emparé.

Malgré la clameur de la campagne électorale, la presse tunisienne en a fait sa Une vendredi 11 octobre et l'affaire ne cesse d'enfler, donnant lieu au mot-dièse #AnaZeda, le #metoo tunisien. Il s'agit d'un scandale sexuel dans lequel est mêlé un homme politique. Les photos compromettantes ont rapidement inondé les réseaux sociaux. 

Tout est parti de la ville de Nabeul, située à 70 km de Tunis. Le jeudi 10 octobre, une bachelière de 19 ans publie sur les réseaux sociaux les images montrant un homme qui se masturberait dans une voiture. Ce qu’il nie, mais son pantalon baissé ne plaide pas en sa faveur. La présumée victime de harcèlement affirme avoir été poursuivie par le conducteur. 

L'homme s'avère être une personnalité bien connue en Tunisie, puisqu'il s'agit de Zouheir Makhlouf, député de Qalb Tounes, le parti de Nabil Karoui, arrivé deuxième aux dernières législatives. Sur les photos, il porte d'ailleurs un t-shirt de campagne de ce parti qui a gagné en influence. 

"Quand elle a compris que l’homme s’était dénudé, elle a décidé de prendre des photos en rafale tout en l’évitant du regard", explique Jihen Ben Cheikh, de l’association de défense des droits des femmes Aswat Nissa («Voix des femmes»), dans le quotidien français Le Monde.

Selon elle, l'innocente jeune fille n'avait pas prévu l'ampleur qu'allait avoir cette dénonciation d'actes graves qualifiés de harcèlement sexuel par la loi tunisienne. 

En tout cas, c'est une affaire qui risque de coûter cher à Zouheir Makhlouf et elle a déjà réveillé une vague de dénonciations en Tunisie. Le parti Qalb Tounes a affirmé avoir ouvert une enquête interne, tout en prenant "les mesures nécessaires, le cas échéant". 

Pour sa part, le parquet tunisien a ouvert une enquête. Selon Le Monde, le député "est poursuivi pour harcèlement sexuel et outrage public à la pudeur, passibles de deux ans de prison et de 1 600 euros d’amende".

Par Ismail Traoré
Le 16/10/2019 à 11h54, mis à jour le 16/10/2019 à 11h56