En Tunisie, on est à la veille de l’ouverture des classes avec un vif débat entre ceux qui souhaitent le retour des élèves à l’école et ceux qui pensent que ce retour est encore prématuré, au moment où les contagions se multiplient dans le pays.
C’est dans ce contexte que le nouveau Premier ministre Hichem Mechichi a effectué des visites d’établissements scolaires en compagnie du ministre de l’Education, Fethi Sellaouti. Et comme c’est souvent le cas en Tunisie, mais aussi en Afrique de manière générale, les responsables du département et des établissements concernés ont rendu les établissements à visiter très «présentables» avec des classes repeintes, bien équipées, leurs chaises et leurs tables disposées de manière à respecter les mesures rigoureuses de distanciation sociale. Bref, tout était clean au niveau des établissements qu’on a bien voulu montrer au chef du gouvernement.
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Seulement, sachant comment fonctionne le système, le Premier ministre, satisfait de ces visites, a souhaité en effectuer d’autres, de manière inopinée, pour s’enquérir de la réalité du système éducatif tunisien et des préparatifs pour la rentrée scolaire 2020-2021 en pleine crise sanitaire.
Et lors de ces visites inopinées, effectuées dans certains quartiers reculés, le Premier ministre a pu constater que ces écoles n'étaient pas prêtes à accueillir les élèves, certaines classes s'avérant dans un état lamentable, mal équipées et d'une propreté loin d’être satisfaisante. Les sanitaires n'étaient pas aux normes et les travaux se poursuivaient à la veille de la rentrée des classes.
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A travers cette visite, le nouveau chef du gouvernement tunisien a voulu montrer qu’il connaît bien la réalité du système éducatif tunisien et qu’il n’avait pas besoin qu’on lui maquille la réalité.
Au Maghreb et en Afrique subsaharienne, la Tunisie fait figure de modèle en matière d’éducation et de formation. Mais vu l’état dans lequel se trouvent les écoles tunisiennes, on se doute que celui des infrastructures scolaires au niveau du continent n'est guère satisfaisant.
Au vu de l'envers du décor, le Premier ministre a appelé tout le monde à retrousser ses manches et à prendre en charge ces établissements pour les rendre opérationnels sur tous les plans.
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Concernant l’ouverture des classes proprement dite, le ministre de l’Education, Fethi Sellaouti, a souligné ce lundi 14 septembre que les cours reprendront normalement dans le cas où la situation sanitaire s’améliore. Toutefois, il a annoncé les critères de fermeture des économes en cas de détection du Covid-19. Ainsi, en cas de 3 infections au Covid-19 dans une classe, celle-ci sera fermée et si des infections sont enregistrées dans trois classes d'un même établissement, celui-ci devra renoncer à accueillir les élèves.
Certains parents sont inquiets. Il y a de quoi. A Monastir, quatre enseignants de l’école élémentaire de Menzel Ennour ont été testés positifs au coronavirus. Et depuis l’ouverture des frontières, on note une hausse exponentielle des cas de coronavirus.
Le pays compte actuellement plus de 6.635 cas, dont 1.991 guérisons et 107 décès. Lors de l’ouverture des frontières à la fin du mois de juin, le pays comptait autour de 1.150 cas, dont une cinquantaine actifs.