Tunisie: rébellion à l'intérieur du parti islamiste Ennahdha, pour exiger le départ de Ghannouchi

DR

Le 17/09/2020 à 09h10, mis à jour le 17/09/2020 à 09h15

Cent personnalités de premiers rang, toutes issues du parti d’obédience islamiste tunisien Ennahdha, ont demandé le départ de leur leader, Rached Ghannouchi. Ils menacent de démissionner de ce parti, si ses instances dirigeantes n’accèdent pas à leur exigence.

Est-ce la fin de l’ère Rached Ghannouchi à la tête du parti islamiste tunisien Ennahdha? Les paris sont lancés. Après l'avoir échappé belle, et failli être destitutué du perchoir de l’Assemblée il y a quelques semaines, Rached Ghannouchi doit à présent se confronter à une rébellion dans son propre parti, qui risque cette fois-ci de l’emporter pour de bon. 

Le site d'informations TunisieNumérique l’annonce en exclusivité: ce sont pas moins 100 personnalités de premier plan dans ce parti islamiste tunisien, dont des députés, et des membres du Bureau exécutif, du Bureau politique, des Bureaux régionaux, du Majlis Choura, ainsi que d'autres instances, ont signé une pétition, qui a été remise à Rached Ghannouchi himself, dans laquelle ceux-ci lui demandent de quitter la direction d’Ennahdha.

Parmi les signataires, de grandes figures du parti dont, entre autres, Samir Dilou, Abdellatif Mekki, Noureddine Arbaoui, Mohamed Ben Salem...

Toutefois, malgré la virulence du document, les signataires ne mentionnent pas explicitement le départ de Rached Ghannouchi, mais lui demandent, en tant que président de ce parti, d’annoncer dans la semaine l’organisation d'un congrès d’Ennahdha, et ce, avant la fin de l’année en cours, et de ne pas modifier entre-temps l’article 31 du parti, qui l’empêche de se représenter à un troisième mandat. En clair, il doit céder son fauteuil avant la fin de l'année en cours.

Soutenant avoir "combattu la dictature" et "la présidence à vie", les signataires soulignent qu’ils "n’accepteront jamais cela au sein de leur parti".

Et pour bien montrer leur détermination, les signataires ont menacé de démissionner de ce parti islamiste, si Rached Ghannouchi ne respectait pas leurs requêtes, dans un laps de temps défini à la semaine actuellement en cours.

Il reste à savoir si Ghannouchi va céder, ou non, devant cette nouvelle menace, lui qui a su se maintenir le 30 juillet dernier à la tête du Parlement tunisien, après une motion de défiance inédite lancée par les députés de l'hémicycle. 

Par Karim Zeidane
Le 17/09/2020 à 09h10, mis à jour le 17/09/2020 à 09h15