Cette nouvelle loi fondamentale controversée, imposée par le président Saied, accorde de vastes pouvoirs au chef de l'Etat, en rupture avec le système parlementaire en place depuis 2014.
Un total de 21,86% des 9,3 millions d'inscrits avaient voté à 18H00 GMT, selon Farouk Bouasker, président de l'autorité électorale (Isie).
Hassen Zargouni a estimé que "dépasser les 20% de votants est plutôt un bon résultat". En Tunisie, on vote de moins en moins ces dernières années, "systématiquement en-dessous des 40%", a-t-il souligné, rappelant que la participation est passée de 52% aux législatives de 2011, après la chute du dictateur Ben Ali, à 32% en 2019 (sur 7 millions d'électeurs).
Selon Sigma Conseil, "entre 1,8 et 1,9 million de personnes" ont suivi l'appel au boycott, lancé par les principaux partis opposés à Saied, qui dénoncent une Constitution faisant dériver le pays vers une dictature.
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Ceux qui ont voté cette fois "sont les classes moyennes les plus lésées, les adultes qui se sentent floués économiquement, politiquement et socialement", a analysé M. Zargouni.
Il y a "assez peu de jeunes et de gens issus des classes précaires et populaires qui ont voté, car c'était compliqué comme exercice, voter sur une nouvelle Constitution", note-t-il.
La Tunisie est plongée dans une profonde crise économique, caractérisée par un chômage élevé et une forte baisse du pouvoir d'achat sur les 10 dernières années.
Ceux qui ont voté "oui" avaient pour principale motivation de "remettre le pays sur les rails et d'améliorer la situation", selon Sigma Conseil. Il s'agit "plutôt d'un électorat féminin, adulte voire sénior, du Grand Tunis, du Sahel (Sousse, Monastir) et du nord-ouest", selon Zargouni. C'est "la partie moderniste du pays", les "nationalistes", parfois nostalgiques de l'époque Ben Ali.
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La deuxième catégorie regroupe "le fan club, ceux qui soutiennent le projet de Kais Saied ou sa personne", selon Zargouni. On les retrouve "dans le sud conservateur, vers Sfax, dans l'autre Tunisie, qui le voit comme un leader intraitable et sévère". Selon Sigma Conseil, il s'agit pour beaucoup de "jeunes de 18 à 25 ans".
Les électeurs ayant voté "non" l'ont fait, selon Sigma Conseil, surtout "par peur d'un retour de la dictature et d'un pouvoir absolu".
Cette étude a été réalisée lundi sur un échantillon de plus de 7.500 électeurs dans 27 circonscriptions entre 7H00 et 20H00.
Les premiers résultats officiels sont attendus "mardi dans l'après-midi", selon un porte-parole de l'Isie, Mansri Tlili.