Les arrivées de Hyundai et bientôt de Volkswagen ne doivent pas cacher une réalité. La destination Algérie continue à être boudée par les investisseurs étrangers.
Ainsi, en 2015, le solde des Investissements directs étrangers (IDE) entrants en Algérie a été négatif de -587 millions de dollars, selon les données de la CNUCED, Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, du fait d’un volume des désengagement plus important que celui des investissements effectivement réalisés. L’année précédente, ces IDE avaient atteint 1,5 milliard de dollars. Un niveau faible comparativement au niveau drainé par l’Egypte et le Maroc. Pour 2016, de légères améliorations sont attendues mais on sera encore loin d'une reprise des IDE du fait que les hydrocarbures n’attirent plus trop les investisseurs.
Plusieurs facteurs expliquent cette faible attractivité de la destination algérienne. D’abord, l’environnement des affaires n’est pas du tout favorable. Pour preuve, l’Algérie occupe une piètre 156e place dans le classement de Doing business de 2017, loin derrière le Maroc 68e) et la Tunisie (77e). En plus, au niveau règlementaire, le maintien de la règle 49/51% qui oblige l’investisseur étranger à ne pas détenir plus de 49% du capital d’une entreprise algérienne décourage plus d’un investisseur. Conscient des effets négatifs de ce règlement, les autorités ont tenté d’éliminer cette règle pour le secteur bancaire, mais les caciques du pouvoir s’y sont opposés.
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Par ailleurs, il y a bien évidemment les craintes liées à la transition démocratique dans ce pays où la paix sociale a toujours a été obtenue à coup de subventions mais que le niveau du baril de pétrole ne permet plus de soutenir actuellement. D’où les craintes de tensions sociales qui accroissent les désaffections des investisseurs vers cette destination à fort potentiel pourtant, grâce à son marché intérieur et ses ressources naturelles à commencer par les hydrocarbures.
Enfin, aujourd’hui, plusieurs grands investisseurs étrangers investissent en Afrique uniquement pour toucher de grandes régions du continent. Or, dans ce domaine, l’Algérie n’a pas encore investi pour se positionner en tant que hub africain. Elle a pris un retard considérable qu’elle essaye aujourd’hui de rattraper. L’organisation, début décembre, du premier Forum Algérie-Afrique rentre dans le cadre de cette nouvelle politique qui intervient malheureusement à un moment où les ressources du pays se tarissent et où les réserves en devises sont à un niveau très bas.
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Du coup, face à la non attractivité de la destination, les autorités recourent à des règlementations qui forcent la main aux investisseurs. Ainsi, au niveau du secteur automobile, au lieu de mettre en place un environnement favorable et de développer un écosystème propre à rendre le marché attractif aux constructeurs automobiles -une option choisie avec succès par le Maroc qui a réussi à attirer Renault, PSA et des centaines d’acteurs de la chaîne de valeur du secteur automobile- Alger a préféré forcer l'implanation. Ainsi, à partir du 1er janvier 2017, les concessionnaires automobiles qui n’ont pas réalisé un investissement industriel en Algérie perdront automatiquement leurs agréments d’importations de véhicules. Cela a poussé certains constructeurs comme Renault, Hyundai et maintenant Volkswagen à investir dans des unités de montage de véhicules, en partenariat avec des concessionnaires algériens, avec un niveau d’intégration locale négligeable pour ne pas perdre ce marché, le second du continent après celui de l’Afrique du Sud.