La purge au sein des services de sécurité et de l’armée algérienne se poursuit et s’accélère. Et ce sont presque tous les maillons de la sécurité de l’Algérie qui sont touchés. Ainsi, après la DGSN, la gendarmerie, les chargés de la sécurité d’Alger et d’autres grandes villes et des responsables de régions militaires, c’est le général-major Mohamed Tireche, chef de la Direction de la sécurité de l’armée algérienne (DCSA) qui a été démis de ses fonctions par le président Abdelaziz Bouteflika. De même, le général Benattou Boumedienne, Contrôleur général de l’armée, a été aussi limogé par le président.
Seulement, ce qu’il faut savoir c’est que c’est le général-major Mohamed Tireche, chef de la Direction de la sécurité de l’armée algérienne (DCSA), qui était chargé de mener l’enquête sur la saisie de l’importante cargaison de 701 kg de cocaïne.
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Or, toute cette purge est partie de cette affaire de cocaïne. Outre le fait que la désignation de l’armée pour mener l’enquête à la place de la DGSN a surpris plus d’un et a fait des mécontents, mais, la première tête tombée de cette purge fut Abdelghani Hamel, le tout puissant général chef de la DGSN algérienne après une déclaration concernant la saisie de la cocaïne au niveau du port d’Oran. Il a été limogé par le président quelques heures après avoir déclaré que «l’enquête préliminaire a été marqué par des dépassements, mais fort heureusement, les juges étaient à l’affût»
Beaucoup avait interprété son limogeage comme un moyen de pression pour faire taire un homme qui connait les rouages du pouvoir et qui avait affiché des ambitions pour le poste de la présidence.
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Le limogeage du responsable de l’enquête avant même que ce dossier ne soit clos illustre l’imbroglio de ce dossier qui a fait chuter plus d’une dizaine de très hauts gradés de la sûreté, de la gendarmerie et de l’armée algérienne, mais aussi des magistrats, maires et walis. Sur ce dossier, hormis les multiples limogeages de généraux, c’est motus et bouche cousue. Et en limogeant le responsable de l’enquête, on pourrait d’avantage noyer le poisson sans aller dans le fond de cette affaire d’Etat dont le 5e mandat de Bouteflika est peut être une explication clé.
Beaucoup d’observateurs pensent d’ailleurs que le seul objectif de cette purge est d’assurer un 5e mandat à Bouteflika pour lequel une frange de l’armée n’aurait pas donné un quitus. D’ailleurs, des voix s’étaient levées demandant à l’armée algérienne de prendre ses responsabilités en assurant une transition politique.
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La dernière sortie du président Bouteflika demandant aux Algériens de créer un front populaire pour garantir la stabilité du pays en donnant l’exemple de l’Armée nationale populaire et des services de sécurité du pays n’est pas fortuite. En attendant, en Algérie, on spécule sur les prochains limogeages de généraux …. Avant que le dossier de la cocaïne ne soit définitivement fermé.