Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, 81 ans, est candidat à la présidentielle du 18 avril, lors de laquelle il briguera un cinquième mandat, a annoncé dimanche l'agence de presse officielle APS.
Selon l'APS, le chef de l'Etat, au pouvoir depuis 1999, a annoncé sa candidature dans un message à la Nation transmis à l'agence, qui le diffusera ultérieurement dans la journée.
Voici les dates-clés de cette présidence:
"Réconciliation"
Le 15 avril 1999, Bouteflika, adoubé par l'armée, est élu à la présidence (73,79%) en pleine guerre civile. Son élection est contestée par ses six adversaires qui s'étaient retirés la veille du scrutin en affirmant que les "jeux étaient faits".
Le 16 septembre, il obtient un oui massif au référendum sur l'amnistie des islamistes n'ayant pas commis de crimes de sang et de viols et se soumettant à l'autorité de l'Etat.
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Après sa réélection en 2004, un nouveau référendum, en septembre 2005, permet l'adoption d'une "Charte pour la paix et la réconciliation", offrant le "pardon" aux islamistes encore dans le maquis en échange de leur reddition.
La guerre civile avait commencé début 1992, après la décision des autorités d'annuler les législatives à la suite de la large avance au 1er tour fin 1991 du Front islamique du salut (FIS), dissous par la suite.
Ce conflit a fait 200.000 morts (officiel). Près de 15.000 islamistes ont déposé les armes depuis 1999.
Attaques islamistes
Le 11 avril 2007, deux attentats à Alger, dont l'un visant le Palais du gouvernement, sont revendiqués par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien.
Le 6 septembre, le cortège de Bouteflika est la cible d'un attentat suicide, et le 11 décembre deux attaques visent le siège du Conseil constitutionnel et des agences de l'ONU, également revendiqués par Aqmi.
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En janvier 2013, une prise d'otages spectaculaire sur le site gazier d'In Amenas (1.300 km au sud-est d'Alger) est menée par un commando islamiste. Elle prend fin après un assaut des forces spéciales: 40 salariés et 29 assaillants sont tués.
Mandats illimités
Le 9 avril 2009, Bouteflika est élu (90,24%) pour un 3e mandat. L'année précédente, le Parlement avait adopté une révision de la Constitution supprimant la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels.
En janvier 2011, des émeutes contre le coût de la vie font cinq morts et plus de 800 blessés, dans le sillage de la révolte populaire en Tunisie voisine. Pour contenir le mouvement, Bouteflika annonce des réformes, jugées cependant insuffisantes par l'opposition.
En mai 2012 puis en mai 2017, l'alliance soutenant Bouteflika, formée du Front de libération nationale (FLN, ex-parti unique) et du Rassemblement pour la démocratie (RND), conserve la majorité absolue au Parlement.
Santé défaillante et 4e mandat
En avril-juillet 2013, après un accident vasculaire cérébral (AVC), Bouteflika est hospitalisé durant 80 jours à Paris, où il avait déjà été hospitalisé en 2005 pour un ulcère hémorragique à l'estomac.
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L'AVC le laisse affaibli et souffrant d'importantes séquelles. En septembre, il marque pourtant son autorité avec un important remaniement ministériel et réduit l'influence des services secrets.
Le 17 avril 2014, il est réélu (81,49%) pour un 4e mandat. Il prête serment en fauteuil roulant et sera de nouveau hospitalisé à plusieurs reprises en Europe.
Limogeages
Le 30 janvier 2016, la présidence s'affirme comme centre du pouvoir avec la dissolution du DRS (Département du renseignement et de la sécurité), considéré comme un "Etat dans l'Etat" et dont le patron, le puissant général Mohamed Mediene dit "Toufik", avait été limogé en septembre.
Le 15 août 2017, le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune est limogé, trois mois à peine après sa nomination, sur fond de sourdes luttes de clans à la tête de l'Etat. Il est remplacé par Ahmed Ouyahia, jusqu'ici chef de cabinet du chef de l'Etat et déjà chef du gouvernement à trois reprises.
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Début novembre 2018, plusieurs journaux font état de la mise en liberté de cinq généraux, en détention préventive depuis mi-octobre dans le cadre d'une enquête sur de présumées malversations. Ces généraux avaient été mis à la retraite durant l'été dans le cadre d'une vague de limogeages dans la haute hiérarchie militaire.
Bouteflika candidat à un 5e mandat
Le 2 février, les quatre partis de la coalition au pouvoir apportent leur soutien officiel à une candidature d'Abdelaziz Bouteflika à la présidentielle du 18 avril.
Le 10, l'agence de presse officielle APS annonce que Bouteflika, 81 ans, est candidat à un cinquième mandat.