Cameroun: le DGA du FMI rassure l’opinion sur la souplesse du nouvel ajustement structurel

Mitsuhiro Furusawa, le DGA du Fonds monétaire international (FMI).

Mitsuhiro Furusawa, le DGA du Fonds monétaire international (FMI). . DR

Le 13/09/2017 à 11h09, mis à jour le 13/09/2017 à 11h16

Mitsuhiro Furusawa, DGA du Fonds monétaire international (FMI), est en visite de travail à Yaoundé du 13 au 15 septembre, en prélude à la première revue du Programme économique et financier prévue en octobre prochain. Il rassure par rapport aux craintes liées aux ajustements recommandés par le FMI.

Après la mission de la délégation du Fonds monétaire international (FMI), conduite par Mme Corinne Delechat du 22 au 29 août dernier, pour examiner l’évolution de l’économie camerounaise, Yaoundé accueille dès ce mercredi 13 septembre, le directeur général adjoint du Fonds. Mr Mitsuhiro Furusawa effectue là sa première visite de travail au Cameroun. Laquelle intervient quelques jours seulement avant la première revue du programme économique et financier prévue en octobre prochain.

Sur l’objet de sa visite à Yaoundé, Mr Mitsuhiro Furusawa explique que «ça signale avant tout l’importance que le FMI accorde au renforcement de la coopération entre notre institution et les pays de la CEMAC en général et particulièrement avec le Cameroun».

Le renforcement de cette coopération s’est traduit récemment par l’appui du conseil d’administration du FMI aux programmes économiques mis en place par des pays de la CEMAC pour faire face aux effets conjugués d’une baisse drastique des produits pétroliers, des risques sécuritaires engendrés par les attaques de Boko Haram et l’instabilité en RCA.

Quatre des six pays de la région (Cameroun, Gabon, Tchad et RCA) sont actuellement sous programmes appuyés par le FMI. Des discussions sont en cours avec la République du Congo et la Guinée Equatoriale.

Singulièrement, concernant le Cameroun, Mr Mitsuhiro Furusawa rappelle qu’avec l’économie la plus importante de la région, «ce pays joue un rôle essentiel dans la stratégie de maintien de la stabilité monétaire de la CEMAC. Je voudrais à cet égard féliciter le président Biya pour son leadership dans l’appréciation de la situation de la sous-région et pour l’organisation du sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la sous-région du 23 décembre 2016, qui a permis de jeter les bases de ce renforcement de coopération avec le FMI dans le but de restaurer les équilibres macroéconomiques dans la région».

A propos du nouveau programme, notamment la différence avec les précédents, ayant marqué négativement l’opinion, le DGA du Fonds reconnait d’emblée que «les programmes précédents, soutenus par le FMI, ont laissé des stigmates, en raison notamment d’ajustements structurels sévères, incluant des coupes importantes des salaires du secteur public».

Mais, «le FMI au cours des dernières années a beaucoup évolué avec ses programmes et la création de la Facilité élargie de crédits FEC, qui vise notamment à mieux adapter ses interventions aux besoins des pays à faible revenu, mais aussi à protéger les couches les plus vulnérables des populations de ces pays des effets des ajustements.

Ainsi, les programmes conclus avec le Cameroun et d'autres pays de la CEMAC mettent l'accent sur l'importance de préserver les dépenses sociales et de garantir la poursuite des projets d'infrastructures prioritaires favorables à la croissance», explique le DGA. Et de souligner que «les financements apportés par le FMI et les autres partenaires permettent également un ajustement beaucoup plus graduel et moins abrupt que ce qui aurait été autrement nécessaire pour restaurer les équilibres macroéconomiques de la région».

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 13/09/2017 à 11h09, mis à jour le 13/09/2017 à 11h16