Après le «Printemps arabe» et l’insécurité liée au terrorisme qui ont durement affecté le secteur stratégique du tourisme égyptien, l’heure est désormais au retour à la sérénité et à l’optimisme, aussi bien chez les autorités que les professionnels.
Ainsi, pour l’année en cours, les arrivées de touristes devraient atteindre 10 millions de touristes au terme de l’année en cours. Mieux, selon les projetions des autorités, le nombre de voyageurs devrait atteindre 14 millions en 2019 avant de bondir à 20 millions de touristes dès 2020. Ce sera une première qu’un pays africain franchisse ce cap.
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Le tourisme égyptien est porté par la stabilité politique et la sécurité qui s’est renforcée au cours de ces deux dernières années. La dynamique est également portée par la «dévaluation» de la livre égyptienne quasiment de moitié en 2016, rendant la destination plus attractive comparativement aux autres pays de la région.
En outre, la reprise des vols aériens en provenance du Royaume-Uni et de la Russie, suspendus après l’attentat contre un avion russe en 2015, ont eu un impact positif sur le secteur touristique. De même, le retour des tours opérateurs a été bénéfique pour le secteur.
Ainsi, le nombre de voyages de Thomas Cook, à la fin octobre 2018, a progressé de 40% depuis le début de l’année, comparativement à la même période de l’année dernière. Enfin, il y a l’impact de la promotion de la destination Egypte auprès des nouveaux pays émetteurs, notamment la Chine, l’Ukraine, etc.
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Pour faire face à ces augmentations rapides, les autorités égyptiennes travaillent activement à développer l’offre d’hébergement et de transport pour accompagner ce flux de touristes.
De même, les autorités et les professionnels du secteur touristique vont mettre en place des mesures visant à encourager le retour du personnel qualifié qui avait quitté l’Egypte durant la période de crise, de 2011 à 2016.
Reste que cette dynamique est fragile. La menace terroriste demeure malgré l’opération «Sinaï 2018» lancée par le gouvernement pour éradiquer l’Etat islamique. En outre, l’effet de la dépréciation de la livre égyptienne s’estompe petit à petit avec l’appréciation de la livre au cours de ces derniers mois dans le sillage de la reprise de l’économie égyptienne.
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Enfin, il faut souligner que le secteur touristique est stratégique en Egypte. Il pèse environ 12% du PIB du pays, représente des millions d’emplois et constitue une source de devises importantes. En 2010, à la veille de la révolution, le pays a engrangé 12,5 milliards de dollars de recettes de voyages, pour un peu plus de 14 millions de touristes. Un montant qui a chuté à 3,4 milliards de dollars en 2016, à cause de la crise.