La tension monte d’un cran entre l’Egypte et la Turquie. Cette fois, il ne s’agit pas d’un différend collatéral lié au Qatar ou au Soudan, mais d’un litige direct entre les deux pays. En effet, quelques jours après que l’Egypte a inauguré officiellement la première phase du champ gazier Zohr en Méditerranée, la Turquie revendique elle aussi la zone économique de la Méditerranée orientale.
Des allégations que l’Egypte a bien évidemment rejetées par la voix du porte-parole du ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Abu Zaid, qui a déclaré que l’accord de démarcation maritime entre l’Egypte et Chypre est légal et qu’aucune partie n'a le droit de douter de sa légalité. Il explique aussi que l’accord est conforme au droit international et que les deux parties l’ont déposé auprès des Nations unies.
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Partant, l’Egypte met en garde la Turquie contre toute tentative de nuire ou d’affecter sa souveraineté en Méditerranée orientale.
Cette sortie égyptienne est intervenue 48 heures après que le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a déclaré ne pas reconnaître l’accord concernant la zone économique de la Méditerranée orientale, notamment l’accord de 2013 conclu entre l’Egypte et Chypre.
Après avoir rejeté l’accord, la Turquie a souligné son droit souverain à entreprendre des recherches et à exploiter les ressources de cette région.
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Cette volonté intervient après les importantes découvertes de gaz par l’Egypte dans la région, suite à l’accord de délimitation des frontières avec Chypre. C’est dire que les enjeux sont cruciaux pour les deux pays, au moment où certains soulignent que cette région est riche en ressources pétrolières et gazières.
Ainsi, l’Egypte vient d'y démarrer l’exploitation du champ gazier de Zohr, avec une production de 350 pieds cubes de gaz par jour, qui permettra au pays de réaliser des économie de l’ordre de 720 millions de dollars par an.
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La montée en puissance de la production devrait atteindre environ 1 milliard de pieds cubes en 2018 et 1,7 milliard à la fin de l’année en cours. Et à partir de 2019, la production du site pourrait atteindre 2,7 milliards de pieds cubes et assurera jusqu’à 50% de la production gazière égyptienne.
Rappelons que les relations entre la Turquie et l’Egypte sont conflictuelles depuis le renversement du président islamiste Mohamed Morsi par une junte militaire dirigée par l’actuel président Abdel Fattal al-Sissi.
Ces tensions se sont renforcées par la suite avec le différend ayant opposé le Qatar aux pays du Golfe et à l’Egypte et s’est intensifié dernièrement suite au différend frontalier entre l’Egypte et le Soudan et l’engagement de la Turquie à ouvrir une base militaire sur une île soudanaise.