Cameroun: Monseigneur Bala inhumé dans une ambiance lourde

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Le 03/08/2017 à 18h18

Le défunt évêque de la ville de Bafia a été enterré ce 3 août 2017. La disparition du prélat fait l’objet d'un duel feutré entre l’église catholique, selonr laquelle il a été assassiné, et la justice camerounaise, qui privilégie la piste de la noyade de l’évêque.

Monseigneur Jean-Marie Benoît Bala a été enterré ce jeudi 3 août 2007 dans la ville de Bafia, où il officiait, dans le centre du Cameroun. C’était en présence de Laurent Esso, ministre d’Etat, ministre de la Justice, garde des sceaux et représentant du président Paul Biya. Un enterrement effectué en présence d’une foule nombreuse de fidèles catholiques très émus, mais aussi en colère.

Après la mise en bière du défunt la veille, l’église catholique, lors de la messe pontificale de circonstance à la cathédrale Notre-Dame des victoires de Yaoundé, a réaffirmé sa position au sujet de la mort tragique du prélat. Dans des mots très durs, Mgr Joseph Akonga Essomba, ancien compagnon de route du défunt à l’archidiocèse de Yaoundé, a maintenu que la thèse de l’assassinat dans son homélie. «Jean-Marie savait nager. Quand nous on se battait sur les rivages, lui il nous faisait signe à plus de 200 m au milieu du lac. Il s’est donc noyé comment?», a-t-il déclaré.

Une façon sans doute, de rejeter la thèse de la noyade exprimée par la justice camerounaise. En effet, dans un communiqué, le procureur de la République près la cour d’appel du Centre, avait indiqué que «la noyade est la cause la plus probable du décès de l’évêque». Conclusion tirée après une autopsie réalisée par des experts d’Interpol qui a «relevé l’absence de toutes traces de violence sur le corps du défunt».

La déclaration de Mgr Joseph Akonga Essomba a été acclamée par la foule présente, comme en signe d’acquiescement. L’officiant a cependant indiqué que ces évènements n’ébranleront pas l’église, tout en pourfendant les personnes «tapies dans l’ombre» qui tuent les prêtres.

Pour rappel, le 31 mai dernier, le véhicule de Mgr Bala a été retrouvé sur le pont d’Ebebda sur le fleuve Sanaga. L’évêque était porté disparu. Un mot retrouvé dans son véhicule indiquait : «Je suis dans l’eau». Son corps avait été retrouvé trois jours plus tard à une vingtaine de km de là. Dans un communiqué, la conférence épiscopale nationale du Cameroun a indiqué qu’elle va se constituer partie civile et envisage de porter plainte contre X pour assassinat de Mgr Jean-Marie Benoît Bala.

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 03/08/2017 à 18h18