Le think tank américain Heritage Institute vient de publier la 27e édition de son indice de la liberté économique -«2021 Index of Economic Freedom»- qui mesure l’impact de la liberté et des marchés libres dans le monde.
Celui-ci confirme au fil des ans la formidable corrélation entre la liberté économique et le progrès. L’édition 2021 a porté sur 178 pays et territoires que le think tank a passé au crible.
L’indice est mesuré sur la base de 12 facteurs quantitatifs et qualitatifs de la liberté, regroupés en quatre grands piliers : Etat de droits (droits de propriété, intégrité du gouvernement et efficacité judiciaire), taille du gouvernement (dépenses publiques, fardeau fiscal et santé budgétaire), efficacité règlementaire (liberté des affaires, liberté du travail et liberté monétaire) et marchés ouverts (liberté commerciale, liberté d’investissement et liberté financière).
Chacun des douze facteurs est noté sur une échelle allant de 0 à 100. Et la note obtenue par chaque pays étant la moyenne des 12 facteurs qui ont un poids égal.
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Au niveau mondial, le classement est dominé par Singapour (89,7 points), la Nouvelle-Zélande (83,9 points) et l’Australie (82,4 points).
Concernant la région Afrique du Nord -Egypte incluse et Libye exclue pour manque de données-, l’efficacité judiciaire, l’intégrité gouvernementale (corruption), la santé fiscale et la flexibilité du marché de travail figurent parmi les faiblesses communes des pays de la région.
C’est le Maroc qui se positionne au premier rang avec un score de 63,3 points, ce qui le classe au 81e rang mondial et au 6e rang africain. Son score est supérieur aux moyennes régionales et mondiales. Le Maroc doit son classement à ses bons scores au niveau des critères ouverture des marchés et taille du gouvernement. Il réalise des scores dépassant la moyenne sur 10 des 12 sous-critères. Les deux sous-critères où il accuse des faiblesses sont : liberté de travail (33,2/100) et intégrité du gouvernement (39,9/100).
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Ainsi, pour améliorer son classement, le Royaume doit combattre la corruption qui porte atteinte à l’intégrité du gouvernement, renforcer son système judiciaire pour le rendre plus fiable et transparent et remédier aux rigidités du marché du travail pour améliorer la productivité.
Très loin derrière, suit la Tunisie avec un score de 56,6 points, ce qui la classe au 119e rang mondial. Son score est inférieur aux moyennes régionales et mondiales. Le pays est resté dans la catégorie des pays "non libres" où elle est depuis plus d’une décennie. Selon le Think Tank, le gouvernement doit remédier aux lacunes relatives à la santé fiscale, de liberté financière, d’efficacité judiciaire et d’intégrité gouvernementale.
La Mauritanie occupe le 128e rang mondial avec un score de 56,1 points. L’Egypte, le 130e avec un score de 55,7 points, plombée particulièrement par son score médiocre de 6,0/100 au niveau du critère de santé fiscale, mais aussi d’intégrité gouvernementale (37,0/100).
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L’Algérie ferme la marche avec un score de 49,7 points, le classant au 162e rang mondial, sur un total de 178 pays. C’est dire que le pays fait parti des 16 pires Etats en matière de liberté économique. "L‘Algérie est classée 13e rang sur 14, au niveau de la région Afrique du Nord-Moyen Orient et son score globale est inférieur aux moyennes régionales et mondiales", souligne le rapport.
Rang en Afrique du Nord | Pays | Rang mondial | Score/100 |
1er | Maroc | 81e | 63,3 pts |
2e | Tunisie | 119e | 56,6 pts |
3e | Mauritanie | 128e | 56,1 pts |
4e | Egypte | 130e | 55,7 pts |
5e | Algérie | 162e | 49,7 pts |
Ce classement résulte des faiblesses notables au niveau du critère Etat de droit, avec des scores de 32,7 points/100 en ce qui concerne l’intégrité du gouvernement, ce qui pose le problème de la corruption au niveau de l’administration et des hautes autorités du pays et 34 points/100 concernant le droit de propriété. De même, pour ce qui est de l’ouverture du marché, le pays affiche des faiblesses notables au niveau des critères de liberté d’investissement (30/100) et liberté financière (30/100). Sur 12 critères, l’Algérie n’obtient la moyenne que sur la moitié.
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Ce classement de l’Algérie vient confirmer les mauvais classements du pays dans différents domaines. Rappelons que le think tank canadien Fraser Institute avait aussi classé l’Algérie au 159e rang mondial en 2019, en matière de liberté économique.
Pour améliorer son score, le gouvernement doit renforcer le système judiciaire et d’autres institutions de l’Etat de droit. Le rapport souligne aussi qu’une plus grande ouverture et une plus grande liberté financière amélioreraient le climat de l’investissement.