Cameroun. CDE: conciliation pour le retrait du consortium marocain

Une tentative de conciliation est en cours entre l’État camerounais et la Camerounaise des eaux (CDE), créée par un groupement d’entreprises marocaines.

Une tentative de conciliation est en cours entre l’État camerounais et la Camerounaise des eaux (CDE), créée par un groupement d’entreprises marocaines.

Le 09/11/2017 à 12h12, mis à jour le 09/11/2017 à 12h25

Des négociations amiables seraient engagées avec le gouvernement camerounais dans la perspective de la fin du contrat d’affermage de la Camerounaise des eaux (CDE), une société de droit camerounais formée par un consortium d'entreprises marocaines conduit par l'ONEE.

Selon diverses sources concordantes, des négociations sont actuellement en cours pour trouver une formule de conciliation à l'amiable entre l’État camerounais et la Camerounaise des eaux (CDE), une société de droit camerounais créée en décembre 2007 par un groupement d’entreprises marocaines (ONEE, Delta holding, Novec et MedZ) en vue de gérer les services de production, de transport, de distribution et de commercialisation de l’eau potable.

Ainsi, d’après le journal Repères, la CDE demanderait une compensation d’environ 20 milliards de francs CFA au titre de la rupture de l’équilibre économique et financier. L’entreprise réclamerait aussi 20 milliards francs CFA supplémentaires au titre des impayés des factures d’eau adressées à l’administration camerounaise entre 2008 et 2016. Ceux-ci s’élèveraient globalement à un peu plus de 101 milliards de francs CFA.

Mais pour le journal, qui critique le ministre de l’Eau et de l’énergie camerounais, cette exigence ne tient pas compte de la perte de plus de 70 milliards de francs CFA causée au concessionnaire (l’État camerounais) du fait de la non utilisation, par la CDE, de la formule contractuelle de calcul de la redevance à lui reverser. Mais également d’une dette de 24 milliards de francs CFA due au concessionnaire au titre de la redevance calculée par la CDE.

Pour mémoire, l’État camerounais a choisi de ne pas prolonger le contrat d’affermage de la CDE qui prend fin en mai 2018. C’est l’État lui-même qui va reprendre en charge le service de distribution de l’eau potable. Et ce, à travers la Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater), société à capitaux publics chargée de la construction, de la réhabilitation, de la gestion des infrastructures d’eau potable et de la mobilisation des ressources financières pour la réalisation des projets de développement.

Le contrat de la CDE devait prendre fin en octobre, selon une exigence du chef de l’État. Et l’on savait déjà que la rupture unilatérale et par anticipation causerait des préjudices financiers à l’État. Dans la foulée, on a souvent accusé le ministre en charge de l’eau, Basile Atangana Kouna, d’être actionnaire de la CDE. D’où les négociations supposées en cours, visant à conserver le contrat du consortium marocain.

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 09/11/2017 à 12h12, mis à jour le 09/11/2017 à 12h25