Mauritanie: le FNDU déplore les mauvaises relations avec les pays voisins

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Le 02/02/2017 à 16h04, mis à jour le 02/02/2017 à 16h49

La Mauritanie entretient des relations globalement tièdes avec tous ses voisins. Le Front national pour la démocratie et l'unité (FNDU) déplore cette situation ainsi que la création de conditions propices à un conflit interne.

Le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), un collectif composé de partis politiques, d'organisations de la société civile, de centrales syndicales et de personnalités indépendantes) déplore la détérioration des relations entre la Mauritanie et les états «frères et voisins» à travers une déclaration rendue publique jeudi 2 février.

«Nos relations extérieures ont connu des tensions dont les raisons demeurent inexpliquées avec l’Algérie et le Mali. Les tensions avec le royaume du Maroc restent mauvaises, malgré les manifestations de bonne volonté exprimées et la main tendue fraternellement par ce pays suite aux déclarations au demeurant inacceptables de Hamid Chabat, secrétaire général du parti de l’Istiqlal».

Un contexte dans lequel on note «une aggravation de la tension avec le Sénégal suite à la médiation entreprise par le président Mohamed Ould Abdel dans la crise gambienne».

La solution pacifique trouvée à cette crise a été unanimement saluée, car elle signifie la libération d’un peuple pris en otage par un despote pendant plus de 2 décennies.

Cependant, aujourd’hui on est en droit de s’interroger sur les gains diplomatiques que la Mauritanie a tiré de cette médiation.

Devrons-nous œuvrer à sauver Yaya Jammeh et lui permettre de piller ce qui reste des biens de son peuple? Ou bien devons-nous tendre la main au président élu de Gambie? Quel intérêt aurait la Mauritanie à envenimer ses relations avec le Sénégal, les nouvelles autorités gambiennes et les autres pays de la CEDEAO, pour une question qui en définitive ne nous regarde point, à savoir une intervention des troupes de la CEDEAO dans un pays qui en est membre, sur demande expresse de ses autorités légitimes, sur la base d’un mandat du Conseil de Sécurité des Nations unies (CS/ONU) et de toute la communauté internationale?».

Par ailleurs, le FNDU se demande pourquoi Nouakchott «exagère» l’action de sa diplomatie qui aurait évité «une guerre dévastatrice» à la sous-région» quand on sait que le chef d’état major de l’armée gambienne avait lui-même déclaré que ses troupes ne tireraient pas un coup de feu contre la force de la CEDEAO en cas d’intervention pour destituer Jammeh, engagement qu’il a effectivement tenu».

Par ailleurs, le FNDU exprime une profonde inquiétude par rapport au discours des médias d’Etat et des milieux proches du pouvoir «caractérisé par la tension, les menaces et les démonstrations de force vis-à-vis des pays frères et amis, parallèlement à la création de conditions propices à un conflit interne par la reconnaissance de partis racistes». Sur ce dernier point, le Front fait allusion à la reconnaissance par les autorités mauritaniennes d’un parti politique revendiquant publiquement sa vocation à protéger et à défendre une seule communauté nationale.

Le FNDU rappelle que la Mauritanie «en raison de sa position géographique et stratégique, de ses réalités économiques et sociales, et de son héritage historique, constitue un point de rencontre et d’équilibre», dans la sous-région.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 02/02/2017 à 16h04, mis à jour le 02/02/2017 à 16h49