Crainte d’une 4e vague de Covid-19: le Maroc et la Tunisie adoptent le pass vaccinal pour généraliser la vaccination

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Le 23/10/2021 à 18h53, mis à jour le 23/10/2021 à 19h05

La crainte d’une 4e vague de contagion au Covid-19 hante les pays maghrébins, face à la flambée des cas dans de nombreux pays européens avec lesquels les flux de populations sont importants. Pour y faire face, il faut généraliser la vaccination. Le pass vaccinal semble être la panacée.

Avec la baisse des températures et la hausse des cas de Covid-19 enregistrés quotidiennement dans de nombreux pays européens touchés par une 4e vague, les responsables sanitaires maghrébins se préparent.Ils tiennent à éviter que les effets catastrophiques de la 3e vague du Covid-19 qui a durement touché la région avec son lot de contagions, d’hospitalisation et de décès, ne se reproduisent. Tous les indicateurs semblent indiquer que les vaccins contribuent à immuniser la population et surtout à éviter la survenance de cas graves en cas de contamination.

Et actuellement, au niveau du Maghreb, si tous les chiffres semblent bien confirmer une chute exceptionnelle des contaminations et des décès par rapport aux pics atteints durant la 3e vague, tout indique également que le virus SARS-CoV-2 est loin d’avoir disparu. Bien au contraire, il semble jouer au yo-yo avec les nerfs des populations et des responsables sanitaires en alternant des périodes de faibles et de très fortes contagions.

Et si aucun nouveau variant inquiétant n’est actuellement annoncé, les mutations du fameux Delta sont légions. Dans certains pays européens, des records de contagions sont enregistrés, les faisant entrer dans une 4e vague de contamination au Covid-19.

Si le Maroc a pris des précautions en suspendant des liaisons aériennes avec certains pays durement touchés -Royaume-Uni, Russie, Pays-Bas, et l’Allemagne-, ces mesures risquent d’être insuffisantes pour empêcher la survenance de cette 4e vague si d’autres pays avec lesquels les liaisons sont maintenus sont eux aussi confrontés à ces augmentations inquiétantes de cas, comme la France, la Belgique, l’Italie…

En conséquence, et face à cette nouvelle vague de contagion à laquelle il sera difficile d’échapper, la seule alternative reste l’immunisation du plus grand nombre de personnes grâce aux vaccins anti-Covid-19. C'est pourquoi les pays maghrébins essaient d’accélérer la vaccination, désormais ouverte aux enfants de 12 à 17 ans, afin d’atteindre des taux d’immunisation élevés

Malheureusement, plusieurs personnes refusent encore d'y avoir recours alors que les vaccins sont désormais disponibles. Et la vaccination n'étant pas obligatoire, il fallait trouver une parade pour pousser les retardataires et autres récalcitrants à franchir le pas.

Ainsi, les autorités marocaines et tunisiennes, qui ne souhaitent plus désormais recourir à des opérations de confinements coûteuses et ruineuses pour freiner les contagions, semblent avoir trouver la solution idoine pour obliger la population à se faire vacciner: imposer le pass vaccinal pour se rendre dans nombre de lieux publics. A condition bien évidemment que les contrôles soient efficaces.

Au Maroc, pays qui compte le plus de vaccinés en Afrique avec 21,42 millions de personnes totalement vaccinées, le pass vaccinal est obligatoire depuis le jeudi 21 octobre 2021. En Tunisie, il est effectif depuis le vendredi 22 octobre.

Ce pass est désormais obligatoire pour accéder à certains établissements. Il est délivré à toute personne ayant achevé son schéma vaccinal.

Aussi bien au Maroc qu’en Tunisie, il est dorénavant exigé dans les lieux suivants: structures et sièges relevant de l’Etat, des collectivités locales et entreprises et établissement publics, les structures de santé, les prisons, les cafés, les restaurants, les lieux touristiques, les espaces culturels, de loisirs et sportives, les centres commerciaux, etc.

A noter qu’en Tunisie, les fonctionnaires qui ne présenteront pas de pass vaccinal seront suspendus de leurs fonctions. Idem pour ceux du privé qui pourront voir leur contrat de travail suspendu et ce, jusqu’à présentation du sésame. Et aucune rémunération ne sera octroyée durant cette suspension. Les ministères sont tenus d'organiser des campagnes intensives de vaccination au profit de leurs agents et préposés.

Conséquence de l'adoption du pass vaccinal, c’est le rush dans les structures de vaccination aussi bien au Maroc qu’en Tunisie.

Ainsi, dans le Royaume, au lendemain de l’entrée en vigueur du pass vaccinal, les centres de vaccination ont été pris d’assaut. «Le pass vaccinal devient obligatoire, c’est pour cette raison que je suis venue prendre ma première dose, mais comme vous le voyez, il y a vraiment trop de monde, c’est la désorganisation totale», attestait, pour Le360, une jeune fille, la vingtaine passée.

Et pour encourager à la vaccination, les autorités ont décidé que les citoyens ont la possibilité d’obtenir un pass vaccinal provisoire dès la prise de la première dose du vaccin anti-Covid-19.

De même, les autorités encouragent la prise d’une 3e dose pour les personnes vaccinées complètement depuis plus de 6 mois. Au Maroc, environ un million de personnes a déjà reçu la 3e dose.

Grâce au pass vaccinal qui est loin de faire l’unanimité, les autorités des deux pays comptent vacciner davantage de personnes et pouvoir faire face à cette éventuelle 4e vague qui risque d’atteindre la région dans un mois ou deux, si jamais l’explosion des cas n’est pas circonscrite dans les pays européens très touchés.

Par Moussa Diop
Le 23/10/2021 à 18h53, mis à jour le 23/10/2021 à 19h05