Mauritanie: l'ambassadeur Chabar dresse les atouts du Maroc dans la coopération Sud-Sud post-Covid

Hamid Chabar, ambassadeur du Royaume du Maroc en Mauritanie.

Hamid Chabar, ambassadeur du Royaume du Maroc en Mauritanie.. DR

Le 14/05/2020 à 12h53, mis à jour le 15/05/2020 à 16h26

L'ambassadeur du Maroc en Mauritanie, Hamid Chabar, a livré dans une tribune publié par l'hebdomadaire "Le Calame" sa vison sur "Le rôle catalyseur du royaume du Maroc dans le développement de la coopération Sud-Sud". Il y livre aux lecteurs une analyse lucide à plusieurs niveaux.

L’ambassadeur du Maroc en Mauritanie, Hamid Chabar est en poste depuis juin 2018, et a réussi à donner une impulsion nouvelle aux relations séculaires et multiples entre Nouakchott et Rabat. Il livre une véritable prospective sur «le rôle catalyseur du royaume dans le développement de la coopération Sud/Sud» après la pandémie de Covid-19, qui a plongé le monde dans une tourmente sanitaire économique et sociale, à travers une tribune parue dans l’hebdomadaire mauritanien Le Calame, du mercredi 13 mai.

Déposant provisoirement le costume du diplomate pour faire place à sa vocation originelle de spécialiste de la prospective géopolitique, Chabar sert aux lecteurs une analyse lucide à plusieurs niveaux.

Il parle de «l’impact économique : récession et horizons incertains. Impact politique avec la réhabilitation de l’Etat en quête de résilience nationale. Essoufflement du multilatéralisme, espoir d’éclosion d’un nouvel ordre mondial» et surtout tire les enseignements et perspectives pour les pays du Sud» avec comme illustration «le cas du Maroc».

Le document analyse les différents aspects «d’une crise inédite dans l’histoire de l’humanité. Impuissant, le monde assiste presque résigné à son propre dérèglement. Un spectacle quasi apocalyptique semble désormais se dessiner».

Aux yeux du diplomate «les conséquences de cette crise devraient interpeller plus que jamais les pays du Sud, qui continuent à se débattre dans des problèmes structurels de sous développement et qui peinent à s’en sortir. Pour ces pays, et notamment ceux dits émergeants, l’après Covid-19 pourrait constituer une réelle opportunité pour, d’une part, revoir leurs modèles de développement et en reconsidérer la viabilité et, d’autre part, pour se repositionner, à travers de nouvelles niches, tant au niveau régional que mondial».

Leadership de qualité et économie diversifiée

Dans cette perspective, l’ambassadeur du royaume, reprenant un avis partagé par de nombreux observateurs, estime «en effet que sous le leadership de Sa Majesté Mohammed VI, le Maroc, qui s’est développé 10 fois plus vite en 10 fois moins de temps, au cours des 2 dernières décennies, dispose de réels avantages comparatifs pour pouvoir assurer cette transition».

Parmi ces atouts, l'ambassadeur cite une économie diversifiée, portée par des stratégies sectorielles et articulée autour de secteurs productifs de biens et services, qui a réduit drastiquement la dépendance du pays envers l’exportation d’une ou deux matières premières, comme c’est le cas pour d’autres Etats.

Ces secteurs, à fort potentiel d’exportations, ont consolidé la place du Maroc dans le circuit du commerce international.

Un tissu industriel jeune et performant, notamment dans des secteurs tels que l’automobile, l’industrie chimique et pharmaceutique ou le textile.

L’existence de ce secteur est la preuve d’une capacité de réadaptation et de synergie, comme ce fût le cas en matière de production de masques et de respirateurs, ce qui a permis au Maroc de devenir, en un temps record, l’un des principaux producteurs d’équipements sanitaires liés à cette pandémie.

Un secteur agricole moderne et s’appuyant sur une industrie agro-alimentaire à forte valeur ajoutée.

Un secteur bancaire qui s’est professionnalisé et internationalisé, et aujourd’hui considéré comme le meilleur en Afrique. Les banques marocaines constituent, également, un réel atout d’accompagnement pour les investisseurs marocains à l’étranger, notamment en Afrique, ainsi que pour les Investissements directs étrangers (IDE) dans le royaume.

Une stabilité politique portée et garantie par une monarchie démocratique et moderne.

Une très bonne réputation à l’international, qui garantit un accès facile au crédit auprès des places financières et des bailleurs de fonds.

Une population jeune et un système de formation professionnelle permettant de doter le tissu productif d’une main d’œuvre, de cadres et de techniciens qualifiés et compétitifs.

Une position géostratégique de choix, servie par une connexion maritime, aérienne et ferroviaire sans équivalent en Afrique (port Tanger-Med, hub de l’Aéroport international Mohammed V de Casablanca desservi par une importante flotte de l’opérateur national Royal Air Maroc, Ligne à grande vitesse en cours d’extension).

Une culture entrepreneuriale enracinée et une diaspora très active, dont l’apport aussi bien en idées novatrices et qu’en ressources financières en devises, constituent des atouts inégalés.

Cet ensemble d’atouts est «servi par une vision royale d’ouverture sur le monde».

L’ambassadeur Hamid Chabar est titulaire d’un doctorat d’Etat en relations internationales de l’Université Libre de Bruxelles, et d’un diplôme de troisième cycle en études de développement de l’Université de Louvain (Belgique). Il a été chercheur dans cette même université.

Rentré au Maroc, il entama une riche carrière de haut fonctionnaire: gouverneur, chargé de la coordination avec la Minurso, ambassadeur, représentant adjoint du Royaume du Maroc auprès de l’Organisation des Nations Unies (ONU), gouverneur de la région Oued Eddahab (provinces du Sud du royaume) en 2009, ambassadeur au Ghana en 2016, avant d’arriver à la tête de la stratégique représentation diplomatique de Nouakchott à partir de juin 2018.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 14/05/2020 à 12h53, mis à jour le 15/05/2020 à 16h26