Le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU) prend acte de la volonté exprimée par le chef de l’Etat, Mohamed Ould Abdel Aziz, de respecter les articles de la Constitution limitant à deux le nombre de mandats à la présidence de la République. Profitant de l'occasion, ce collectif de l'opposition appelle à la concertation nationale, à travers une déclaration rendue publique ce mardi 27 février.
Dans un entretien exclusif accordé à l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique paru cette semaine, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a exprimé sa ferme volonté de ne pas briguer de troisième mandat en 2019, se conformant ainsi aux articles 28 et 29 de la Constitution mauritanienne du 20 juillet 1991, modifiée par voie référendaire le 25 juin 2006.
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«Tout en restant vigilant face aux manœuvres, le FNDU estime que cette position constitue un pas positif sur la voie d’une alternance pacifique dans la transmission du pouvoir».
Toutefois, le collectif considère que cette avancée n’est pas encore suffisante et que la situation politique du pays exige des mesures d’accompagnement.
Raison pour laquelle le FNDU appelle «à l’organisation d’une concertation nationale qui permettra aux forces vives et agissantes du pays de se rencontrer et de discuter pour définir les règles d’un parcours qui garantit l’organisation d’élections ouvertes, transparentes, libres qui assurent des chances égales à tous les partenaires politiques, la neutralité du pouvoir, la non utilisation des moyens de l’Etat au profit d’un candidat et au détriment des autres».
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La déclaration du collectif exhorte également «à la fin du pouvoir personnel, de la gestion unilatérale du processus électoral et de la prise en otage de l’Etat au profit d’un camp politique contre les autres».
Toutes ces pratiques ont pour conséquence «un détournement de l’objectif attendu par les Mauritaniens, à savoir les conditions d’une véritable alternance pacifique et démocratique au sommet du pouvoir».
Le FNDU réclame «l’affirmation d’une volonté politique réelle d’apaiser la scène par l’abandon de la répression, la libération des détenus politiques et l’arrêt des poursuites arbitraires».
Les poursuites dénoncées concernent 12 anciens sénateurs, dont un détenu à titre préventif depuis le 1er septembre dernier, et 11 placés sous contrôle judiciaire, alors que le banquier Mohamed Ould Bouamatou est sous le coup d’un mandat d’arrêt.
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Des syndicalistes et acteurs de médias ont également été placés sous contrôle dans le cadre de la même accusation de corruption présumée.
Après avoir noté «l’impopularité» du président de la République sur la base du référendum du 5 août 2017, certains milieux de l’opposition affichent désormais leur volonté farouche de refuser un plan de remplacement de Mohamed Ould Abdel Aziz par un pilier de son régime.
La Mauritanie va vers d’importantes échéances électorales, notamment des élections législatives, régionales et municipales en 2018, ainsi qu’une élection présidentielle en 2019.