La Mauritanie a entamé la dernière semaine de campagne électorale pour les législatives, régionales et municipales prévues le 1er septembre 2018.
Une étape cruciale marquée par l’entrée dans l’arène du président Mohamed ould Abdel Aziz, en tournée dans plusieurs régions du pays au profit de l’Union pour la République (UPR), principal e parti au pouvoir.
Un tournant à l’origine de la montée subite de la mayonnaise, du fait de la réaction de rejet de l’opposition de cet activisme du chef de l'Etat dont la neutralité est sollicitée dans les joutes électorales partisanes.
En tournée à l’intérieur du pays, Mohamed ould Abdel Aziz a décoché des missiles à l’intention «de forces extrémistes financées de l’extérieur», au cours d’une réunion tenue dans la ville d’Aioun El Atrouss (située au sud-est, à côté de la frontière avec le Mali), sans préciser lesquelles.
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Seulement, du côté de la majorité, qui s’exprime à travers l’avis de Sidi Mohamed ould Maham, leader de la formation présidentielle, le chef de l’Etat ne peut pas être «neutre».
Dans cette nouvelle ambiance, les longues diatribes, les invectives et les petites phrases assassines éclipsent le débat de fond.
Une tournure normale dans un environnement où le choix des électeurs n’est pas conditionné par la convergence idéologique, la cohérence politique, la discipline de parti, concepts qui apparaissent comme relevant «du simple verbiage».
Le vote est plutôt en fonction des affinités d’un autre ordre, suivant des réseaux de connexion avec les différents candidats. Mais les regards de nombreux observateurs se tournent vers les islamistes de Tawassoul.
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Ce parti dénonce l’usage des moyens et de l’argent public pour une tournée partisane. Quant à Ahmed ould Daddah, leader du Rassemblement des forces démocratiques (RFD), plusieurs fois candidat malheureux à une élection présidentielle, a dénoncé le comportement d’un président «qui ne respecte ni la religion, ni la morale, ni le peuple mauritanien».
Vent de la défaite dans le camp présidentiel?
Décryptant l’engagement du chef de l’Etat dans la campagne électorale 2018, Lô Gourmo, vice-président de l’Union des forces de progrès (UFP) et deuxième nom sur la liste nationale du parti, pour les législatives, raille l’isolement du chef. «Le président Mohamed ould Abdel Aziz sent venir les choses: la défaite cinglante de l’UPR, un parti Etat qu’il a détruit de ses propres mains, par son impulsivité dans une campagne «d’implantation» qui fût une nuit des longs couteaux contre ses soutiens traditionnels, au profit d’une jeune garde inexpérimentée, sans ressort et sans base.
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Au lieu du parti battant, entièrement à sa dévotion, il se retrouve avec une formation fantomatique, en état de décrépitude, pire que celui dans lequel il se trouvait lors du référendum (constitutionnel du 5 août 2017).
Le voilà donc seul à battre campagne, traînant avec lui le banc et l’arrière banc de tous les soutiens inconditionnels de tous les régimes, traînant le cadavre de l’UPR comme un boulet.