Les six premiers mois d’exercice du pouvoir par le président Mohamed ould Cheikh El Ghazouani n’annoncent pas le début d'un changement pourtant attendu par les Mauritaniens, car les plus grands problèmes du pays restent entiers: tel est l'avis exposé par le chef de file de l’opposition mauritanienne, Mohamed Mahmoud ould Sidi, qui s'est exprimé le week-end dernier, à l’occasion d’un Conseil de la Choura du Rassemblement National pour la Réforme et le Développement (RNRD-Tawassoul -mouvance islamiste).
Le RNRD-Tawassoul, principal parti de l’opposition, est actuellement représenté par 16 députés à l’assemblée nationale. Lors du scrutin présidentiel du 18 juin 2019, il avait soutenu la candidature indépendante de Sidi Mohamed ould Boubacar, ancien Premier ministre sous la présidence de Maaouya ould Sid’Ahmed Taya, et la transition qui avait été effectuée par feu le colonel Ely ould Mohamed Vall.
Sidi Ahmed ould Boubacar avait été classé troisième à l’issue de ces élections, remportées dès le premier tour par Mohamed ould Cheikh El Ghazouani.
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Parmi les nombreux problèmes, qui se retrouvent aujourd'hui encore sans début de solution figurent des questions politiques et économiques, liés à la gouvernance, ainsi que des questions sociales.
Le chef de file de l’opposition démocratique cite ainsi, sur un plan politique, «la recomposition de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), l’absence de concertation en vue d’une révision de la liste électorale…», lesquelles exigent selon lui une concertation large et inclusive.
Au sujet des questions économiques et en rapport avec la gouvernance, Mohamed Mahmoud ould Sidi déplore l’absence d’une action résolue et déterminée «pour faire toute la lumière sur la gabegie constatée dans le pays au cours de la dernière décennie, dont les responsables n’ont pas encore été inquiétés, malgré les rapports compromettants des corps de contrôle de l’Etat, à l’image de la Cour des Comptes, dévoilés ces dernières semaines».
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Cet opposant a cependant apprécié la décision de la constitution d’une commission d’enquête parlementaire, sur la gouvernance de la décennie passée, lors des deux mandats successifs de l’ancien chef de l’Etat, Mohamed ould Abdel Aziz.
Sur le plan social, le chef de file l’opposition mauritanienne déplore «la hausse des prix, le gel des salaires, l’absence de mesures préventives pour faire face à la sécheresse, la persistance de l’insécurité urbaine et les problèmes d’accès à l’état civil», qui demeurent entiers, selon lui.
La question de l'accès aux documents de l' état civil a particulièrement retenu son attention, du fait des dénonciations récurrentes des populations négro-africaines, et des Mauritaniens qui figurent parmi les anciens esclaves.
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Mohamed Mahmoud ould Sidi juge toutefois «positives» les rencontres qui ont eu lieu entre le président mauritanien et les différents membres de la classe politiques. Mais au delà de ces audiences, Il souhaite que ces dialogues se poursuivent, dans un cadre collectif et formalisé.
Enfin, le chef de file de l'opposition mauritanienne a tenu à saluer les mesures entreprises dans le domaine de la gestion du système de santé du pays.