Mauritanie-Mouvement abolitionniste: Amnesty met la pression sur la justice

Des membres de l'IRA en prison.

Des membres de l'IRA en prison. . DR

Le 10/11/2016 à 18h29, mis à jour le 10/11/2016 à 19h27

A quelques jours du procès en appel des 13 responsables de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), Amnesty international exhorte la justice mauritanienne à libérer les militants anti-esclavagistes. L’ONG dénonce un procès entaché d’irrégularités.

A quelques jours du procès en appel des 13 militants de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), mouvement anti-esclavagiste mauritanien, Amnesty Internationale (AI), ONG de défense des droits humains à travers le monde, met la «pression» sur la justice mauritanienne.

Pour rappel, ces militants ont été reconnus «coupables» «d’attroupement armé, rébellion, violences et voies de fait sur agents de la force publique, appartenance à une organisation non autorisée» et condamnés à des peines de réclusion allant de 3 à 15 ans de prison ferme, par une cour criminelle de Nouakchott le 18 août dernier.

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Cette affaire sera examinée en appel le lundi 14 novembre dans la ville minière de Zouerate, au nord de la Mauritanie, non loin de la prison où croupissent actuellement ces militants dans une prison où se trouvent des détenus condamnés pour la plupart à mort, à la perpétuité ou à une longue période de détention. La délocalisation du procès en appel est une décision de la Cour suprême, motivée par «des impératifs liés à des craintes de troubles à l’ordre public».

A quelques jours du début des audiences en appel, Amnesty Internationale (AI) exhorte cette juridiction «à libérer immédiatement les militants anti-esclavagistes». Par la voix de Mme Fatou Kine Diop, chargée de campagne pour l’Afrique de l’Ouest, l’ONG accuse «les autorités mauritaniennes de se servir de cette affaire pour faire taire la contestation anti-esclavagiste». Elle explique que «depuis le début, ce procès est entaché d’irrégularités et des allégations de tortures n’ont pas donné lieu à une enquête».

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En plus, soulignent les défenseurs des droits de l’homme, «les autorités n’ont pas réussi à prouver la moindre responsabilité pénale pour les actes de violence dont ces personnes sont accusées», et dénoncent des accusations «forgées de toutes pièces suite à une manifestation contre l’évacuation d’un bidonville». Partant, l’ONG souligne que «la Cour d’appel doit mettre un terme à cette mascarade».

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 10/11/2016 à 18h29, mis à jour le 10/11/2016 à 19h27