Mauritanie: bientôt une loi réprimant les violences faites aux femmes et aux jeunes filles

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Le 08/05/2020 à 10h39, mis à jour le 08/05/2020 à 17h49

La Mauritanie se dirige enfin vers l'adoption de la loi réprimant les violences faites aux femmes et aux jeunes filles. L’impunité face aux actes de violence à leur encontre dans le pays est en effet un véritable problème de société.

C’est dans un contexte national de vive émotion, née de l’affaire Kadiata Omar Sow, une jeune femme d’une trentaine d’années, victime d’un meurtre perpétré sur le tronçon Nouakchott-Rosso il y a quelques semaines, que le gouvernement mauritanien affiche sa nouvelle résolution de légiférer enfin sur les violences basées sur le genre.

Ainsi, le conseil des ministres extraordinaire du mercredi 6 mai 2020 a examiné puis adopté un projet de loi relatif à la lutte contre les violences à l’égard des femmes et des jeunes filles.

Ce texte offre «une législation d’ensemble constituant le socle nécessaire à une riposte globale et efficace contre les violences faites aux femmes et aux jeunes filles. Il devrait contribuer à l’élimination des idées reçues et mentalités discriminatoires à l’égard des femmes et des jeunes filles, à rendre obligatoire les activités de Recherche-Développement pour un savoir nécessaire au renforcement des principes d’action dans ce domaine», indique une déclaration publiée à l’issue de cette réunion du conseil des ministres.

Cette loi devra également permettre «le renforcement des efforts des pouvoirs publics en matière de lutte contre ces pratiques contraires aux droits humains, à nos valeurs de civilisation et aux préceptes de l’Islam».

L’impunité des actes de violence contre les femmes et les jeunes filles en Mauritanie est un véritable problème de société face auquel les autorités ont eu des difficultés à légiférer.

Ainsi, un projet de loi précédent a été à de nomnbreuses reprises renoyé aux calendes grecques après une navette infernale entre le gouvernement et l’assemblée nationale, suite à un vote, objet de blocages, pour de multiples raisons.

Devant ce constat, l’ONG Human Right Watch (HRW) avait invité le nouveau président Mohamed Cheikh El Ghazouani «à prendre des mesures fermes visant un meilleur respect des droits des femmes, face à des seuils élevés de violence fondées sur le genre et veiller à donner aux victimes accès à la justice», à travers une déclaration publiée le 15 octobre 2019.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 08/05/2020 à 10h39, mis à jour le 08/05/2020 à 17h49