Sénégal. Présidentielle: Wade demande la démission du président de son Groupe parlementaire

Abdoulaye Wade : ancien pésident du Sénégal

Abdoulaye Wade : ancien pésident du Sénégal. DR/

Le 07/10/2018 à 16h00

La brouille entre secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds), Abdoulaye Wade, et le député président du Groupe parlementaire Liberté et démocratie, Maître Madické Niang, à propos du candidat du Pds à la prochaine présidentielle, semble atteindre un point de non retour.

Après avoir annoncé sa candidature aux élections de février 2019, Madické Niang s’attire les foudres de son mentor, Abdoulaye Wade, qui l’accuse d’être téléguidé par Macky Sall.

Le dernier acte du divorce entre Madické Niang et son mentor, Abdoulaye Wade, semble cette fois posé. Après l’échange épistolaire entre l’ancien président de la république, Abdoulaye Wade, et le président du Groupe parlementaire, Madické Niang, et le voyage de ce dernier à Doha, les deux hommes viennent de prendre des décisions qui pourraient sonner la fin de leur compagnonnage.

En effet, 24 heures après l’annonce dans la presse de la candidature de maître Madické Niang à la prochaine présidentielle de 2019, l’ancien président, Abdoulaye Wade envoie à ce dernier une riposte musclée.

Dans une lettre publiée ce jeudi 4 octobre, Abdoulaye demande aux militants ordinaires et aux responsables du Pds de ne plus considéré Madické Niang comme membre de leur parti.

Wade accuse le président Macky 

«Maître Madické Nang vient de franchir le Rubicon en faisant une déclaration publique annonçant sa candidature à l’élection du président de la République». Et que cette «candidature de collusion est téléguidée par Macky Sall qui cherche désespérément, et par tous les moyens, un second mandat que les Sénégalais ne sont pas prêts à lui accorder», a déclaré Abdoulaye Wade.

A en croire l’ancien chef de l’Etat sénégalais, en se présentant à la présidentielle de 2019, son ami Madické Niang «accepte le suicide politique» même s’il juge «irrépressibles les pressions qu’exerce Macky Sall sur lui».

Revenant sur la candidature de Karim Wade, Abdoulaye Wade rappelle «qu’un congrès régulièrement tenu le 21 mars 2015 avait pris la décision de proposer et de soutenir la candidature de Karim Wade à la prochaine élection présidentielle. Madické Niang avait participé pleinement à ces assises, occupant même une position de pointe».

«Le Congrès, connaissant la position intransigeante de Macky Sall, avait décidé que si, par ses manigances et intrigues, il empêchait notre candidat de se présenter, il n’y aurait pas d’élection présidentielle au Sénégal», précise-t-il.

La réponse de Macky Sall à Abdoulaye

«Aucune autre candidature, de quelque bord qu’elle provienne, ne saurait ni être soutenue, ni engager le PDS. Au demeurant, toute candidature en dehors du parti ou tout soutien apporté à un candidat autre que celui régulièrement désigné par les instances du parti constitue un cas d’indiscipline majeure et d’incompatibilité flagrante entraînant la perte de qualité de membre par démission de fait, en application des articles 4 et 5 de ses statuts», a ajouté Abdoulaye Wade

Après les accusations qu’Abdoulaye Wade vient de porter à l'encontre de Macky Sall, la réponse de la Présidence de la République ne s’est pas fait attendre. Réagissant sur la chaîne Rfm, le ministre conseiller en communication du président de la république, El Hadj Kassé, dénonce un «prétexte fallacieux».

«Nous sommes habitués à ce genre d’accusations et de prétextes fallacieux pour préparer l’opinion à la défaite de l’opposition à la prochaine élection présidentielle. Nous sommes plutôt concentrés sur la mobilisation de nos électeurs, de nos militants, en somme, de tous les Sénégalais qui ont attesté de la pertinence de l’envergure et de la qualité des réalisations du président Macky Sall depuis 2012», a-t-il dit.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 07/10/2018 à 16h00