Connu pour sa «rigueur», Ousmane Gueye n’a pas accepté les «actes d’indiscipline» des élèves officiers et commissaires. Ce commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle et directeur de l’Ecole nationale de la Police, au nom de la discipline qui doit régner dans le corps de la police, porte un coup d’arrêt à la formation des élèves officiers et commissaires.
Toutefois, cette mesure est purement «conservatoire» et non «définitive» parce que «la décision finale revient à Oumar Maal, directeur général de la police nationale et au ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo», informe-t-on au niveau de l’Ecole.
Cette décision du directeur de l’Ecole nationale de police peut paraitre extrême, mais dans la police, tout acte d’insubordination est banni.
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En effet dans la formation des élèves officiers et commissaires, les premières semaines sont souvent les plus difficiles et les plus contraignantes. C’est durant ces semaines qu’a lieu la phase dite de «formation initiale». Celle-ci peut paraître très longue pour les élèves. Durant cette semaine, on ne dort pratiquement pas. C’est aussi la semaine de «dépoussiérage» durant laquelle on rappelle aux futurs officiers et commissaires de police, les principes de base.
Selon notre interlocuteur, «ça peut aller des garde-à-vous aux techniques de base en passant par les commandements». Cette phase dure 45 jours et précède toujours celle des instructions proprement dites. Même commissaire, on redevient élève le temps de la formation.
Selon notre interlocuteur, les contraintes sont terriblement nombreuses. Quand on sonne le rassemblement, tout le monde doit répondre présent durant les cinq minutes qui suivent. C’est comme si on retournait à la formation militaire initiale.
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Pour ce qui est des élèves officiers et commissaires, ils ont tenu le rythme pendant une semaine. Mais àl'issue de celle-ci, certains d’entre eux n’ont pas voulu respecter les instructions des encadreurs. Ce refus d’exécuter les ordres des supérieurs est considéré comme une «insubordination». Et c’est d’autant plus grave que ces élèves officiers et commissaires en formation sont des futurs cadres appelés à commander.
Il faut reconnaître que c’est une période difficile où on subit la pression à chaque instant. «On peut même passer des nuits sans dormir», nous explique-t-on. Et il est parfois interdit de communiquer avec l’extérieur. Or, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Quelques-uns des élèves ont refusé de rendre leurs téléphones aux formateurs.
C'est cet acte de rébellion contre les formateurs qui sont actuellement leurs chefs qui a poussé le commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle, Ousmane Gueye, qui est aussi directeur de l’Ecole nationale de Police, à exclure ces élèves et l'ensemble de la promotion.