Sénégal. Tentative d’immolation devant le palais: Moustapha Ndiaye sauvé de justesse par les policiers

Les tentatives d'immolation par le feu devant le palais présidentiel se multiplient.

Les tentatives d'immolation par le feu devant le palais présidentiel se multiplient. . dr

Le 19/09/2017 à 17h12, mis à jour le 19/09/2017 à 17h47

A cause du refus de la Satrec de le dédommager à la suite d’un accident de travail, Moustapha Ndiaye tente de s’immoler par le feu devant les grilles du palais présidentiel. Il n’a dû son salut, qu’a la vigilance des policiers qui montent la garde.

Moustapha Ndiaye, un ex-employé de la Société africaine transformation, reconditionnement, commerce (Satrec) a tenté de s’immoler par le feu devant le palais de la république du Sénégal.

Mais, grâce à la vigilance des policiers qui étaient sur place, ce vieux, d’un âge assez avancé, a échappé à la mort. Il a été arrêté et acheminé au commissariat central de Dakar.

Proche de la soixantaine, Moustapha Ndiaye a voulu précipiter le destin. Visiblement déçu, le moral à son plus bas niveau, ce vieux Kaolackois a voulu alerter l’opinion à propos d’une situation que vivent certains travailleurs victimes d’accidents de travail au Sénégal.

Moustapha Ndiaye avait bien préparé son projet de suicide. Avec un bidon rempli d’essence qu’il avait pris le soin de cacher sous ses habits, il s’est présenté devant les grilles du palais présidentiel. Après avoir sorti le liquide inflammable et s’être aspergé d’essence, il a tenté de mettre le feu sur son corps. Heureusement, avec les policiers qui montaient la garde, il n’a pas pu accomplir ce dernier geste fatal. Les policiers l’ont arrêté et conduit au commissariat du quartier «Plateau» de Dakar. Arrivé sur les lieux, Moustapha Ndiaye s'est expliqué sur son geste.

Selon ses dires, il est «un ancien employé de la Société africaine de transformation, reconditionnement, commerce (Satrec)» qui conditionne les produits «Vitalait». Et au cours du travail, il a été victime d'un accident de travail et a usé tous les recours judiciaires pour être indemnisé. En vain. Ce vieux désespéré n’a reçu aucun sous de cette société. Devant cette «injustice» qui a lourdement pesé sur sa vie en société, et ne sachant plus où se plaindre pour être indemnisé, il a voulu en arriver au geste fatal.

Rappelons que le cas du vieux Moustapha Ndiaye, victime d’un accident de travail, n’est pas isolé au Sénégal. De nombreux travailleurs sénégalais sont dans le même cas. Selon Karim Cissé, directeur général du Travail et de la sécurité sociale, «1.904 cas d’accidents de travail ont été enregistrés en 2017 au Sénégal, contre 1.906 en 2016». Malheureusement, les victimes d’accidents de travail peinent toujours à être indemnisées.

Il faudrait ainsi que les entreprises et les travailleurs, avec le contrôle de l’Etat, veillent au respect strict des différentes réglementations et réflexes de sécurité.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 19/09/2017 à 17h12, mis à jour le 19/09/2017 à 17h47