Les autorités et les professionnels du secteur du tourisme tunisien doivent actuellement se frotter les mains de satisfaction. Le pays a accueilli 8 millions de visiteurs au titre de l’exercice 2018, contre 7 millions en 2017, soit une progression de 14,28%. Le précédent record avait été enregistré en 2008, avec 7,05 millions de visiteurs.
Les Algériens constituent, et de loin, le contingent de visiteurs le plus important dans le pays. Ils devancent ainsi les Européens, dont le nombre a atteint 2,5 millions de touristes en 2018. Un niveau en hausse, mais qui n'égale pas les 4 millions de touristes européens qui ont visité le pays à la veille de la révolution du Jasmin, qui avait débuté en février 2011.
En ce qui concerne les recettes, celles-ci ont atteint 4 milliards de dinars tunisiens, contre 3,5 milliards de dinars en 2017, soit une hausse de 14,28%.
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Plusieurs facteurs expliquent ces performances. D’abord, il y a le succès engrangé par le pays au niveau du volet sécuritaire. Depuis les attentats de 2015 –ceux du Musée Bardo et de l'Imperial Marhaba de Sousse-, les autorités tunisiennes ont mis en place des mesures sécuritaires qui ont porté leurs fruits et ont su gagner la confiance des touristes et Tours Opérateurs.
Les autorités ont ainsi pu assurer la sécurité des nombreux contingents de touristes étrangers venus passer les fêtes de fin d’année en Tunisie.
L’attractivité de la destination tunisienne redevient donc réelle, en tant que destination de tourisme de masse. Par ailleurs, la forte poursuite de la dépréciation du dinar tunisien par rapport à l’euro a rendu la destination encore plus attractive.
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En 2018, la devise du pays a cédé 14,65% de sa valeur par rapport à la monnaie européenne, portant la dépréciation du dinar depuis le déclenchement des évènements du Printemps arabe par rapport à 76,71%. Ainsi, alors qu’il fallait 1,9115 dinars pour un euro, il ne faut plus que 3,3778 dinars pour le même euro à fin 2018.
Dernier facteur, et non des moindres: l’effet des promotions auprès de nouveaux pays émetteurs de touristes, dont tout particulièrement la Russie et la Chine, pour lesquelles de bonnes performances ont été enregistrées.
Pour l’année qui démarre, la Tunisie garde d’importantes marges de manœuvre pour améliorer son record. En effet, malgré le retour des touristes européens, leur nombre n’a pas encore atteint son niveau de 2010.
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Des efforts doivent encore être fournis sur les marchés émetteurs traditionnels –France, Belgique, Royaume-Uni, Italie, Allemagne, etc.- afin d'encourager cette clientèle traditionnelle du tourisme tunisien.
En outre, de nombreux professionnels estiment qu’un accord d’Open Sky avec l’Union européenne, en libéralisant le trafic aérien sur la Tunisie, drainera un trafic plus important, en accroissant la concurrence et donc en baissant les tarifs des billets, grâce à l'ouverture du ciel tunisien à d’autres compagnies aériennes. Bref, 2019, pour le tourisme tunisien, s'annonce sous de bons auspices.