«La situation épidémiologique en Tunisie est préoccupante. Tous les indicateurs sont préoccupants», dixit le représentant de l’Organisation mondiale de la santé en Tunisie, Yves Souteyrand, à l’issue d’une rencontre avec le président tunisien Kaïs Saied, le lundi 11 novembre.
En effet, la Tunisie, longtemps considérée comme un modèle dans la lutte contre la propagation de la pandémie en Afrique en affichant l’une des meilleures performances avec des taux de contagion très négligeables durant les cinq premiers mois de la crise sanitaire, figure désormais parmi les trois pays les plus touchés par le Covid-19 au niveau du continent. L’ouverture des frontières pour attirer les touristes et le rapatriement des Tunisiens de la diaspora ont été les éléments déclencheurs de cette seconde vague devenue inquiétante.
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Pour preuve, rien que lors de la journée du lundi 11 janvier, le pays a enregistré 3.074 nouveaux cas sur 12.334 tests réalisés et 69 décès. Ce qui a porté le cumul des personnes affectées officiellement par le Covid-19 depuis l’apparition de la pandémie dans le pays à 162.350 dont 119.446 guéris et 5.284 décès.
Et la situation semble devenue incontrôlable. D’ailleurs, les autorités sanitaires sont débordées à cause d’un manque de moyens pour faire face à la pandéie. La situation est si critique que, selon Dr Hichem Aouina, chef de l’unité Covid-19 à l‘hôpital Charles-Nicole de Tunisie, «les lits de réanimation sont saturés et nous avons commencé à choisir, quel patient faudra-t-il réanimer en priorité!». En clair, les médecins font le tri entre ceux qu’il faut sauver et ceux qu’il faut laisser mourir faute de lits de réanimation.
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D’où cette rencontre de haut niveau entre le président de la République et le représentant de l’OMS. Outre le soutien de l’institution pour faire face à la pandémie, avec cet entretien, le président tunisien cherche aussi à positionner son pays, durement touché, parmi les premiers bénéficiaires des lots de vaccins promis par l’OMS dans le cadre du programme Covax et dont les premiers lots seront distribués aux pays africains fin janvier-début février, selon l’organisation. Et vu la situation sanitaire de la Tunisie, le pays devrait figurer parmi les premiers bénéficiaires.
A l’instar des autres pays africains, l’OMS va livrer à la Tunisie, dans le cadre du programme Covax initié par l’organisation en partenariat avec l’Alliance pour les vaccins (Gavi) et d’autres partenaires, un lot de doses nécessaire pour vacciner 20% de la population tunisienne.
Ainsi, la Tunisie doit recevoir un premier lot de 360.000 doses de vaccins dans une première phase et un autre lot de 2,76 millions de doses dans une seconde phase.
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A rappeler aussi que la Tunisie s’est engagée à acquérir le vaccin du laboratoire Pfizer/BioNTech, le premier vaccin à être homologué par l’OMS et à servir dans le traitement préventif contre le Covid-19. Le pays a commandé un lot de 2 millions de vaccins chez le laboratoire américain qui devrait livrer ses vaccins en mars en raison de 7 dollars la dose.
Avec les vaccins commandés chez Pfizer/BioNTech et du programme Covax, la Tunisie s’est fixée comme objectif de vacciner 25% de sa population.
En attendant, le représentant de l’OMS appelle les Tunisiens à être conscients de la gravité de la pandémie et à respecter les gestes barrières dont le port du masque, la distanciation physique, l’utilisation du gel hydroalcoolique, le lavage des mains, etc.