Dans une nouvelle attaque contre l’Afrique du Sud, M. Trump a réitéré pendant la nuit de vendredi à samedi, sur son réseau Truth Social, des allégations sans fondement selon lesquelles des terres arables sont confisquées à des fermiers blancs qui se font tuer dans un «génocide».
«Est-ce que c’est là que nous voulons en être au G20? Je ne crois pas!», selon son post.
L’Afrique du Sud occupe cette année la présidence du G20, groupe des économies les plus avancées, et doit accueillir un sommet annuel de ses dirigeants en novembre.
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Les relations entre les États-Unis et l’Afrique du Sud se sont fortement dégradées sous l’administration Trump, qui accuse avec insistance Pretoria de mener des politiques anti-blancs.
Interrogé sur le fait que M. Trump n’allait sûrement pas assister au sommet de novembre, un porte-parole du président sud-africain Cyril Ramaphosa a déclaré: « Dans tous les cas, nous ne nous attendions plus à ce qu’il participe ».
Le message de M. Trump incluait des vidéos du leader du petit parti d’extrême gauche sud-africain Economic Freedom Fighters (EFF), Julius Malema, qui parle d’occuper des terres et évoque le fait de tuer comme un «acte révolutionnare ».
L’EFF a réagi samedi dans un communiqué en affirmant que le président américain utilisait cela comme excuse «pour ne pas avoir à faire face à ses pairs» après son annonce de droits de douane pour de nombreux pays.
«Il a peur d’affronter ses homologues après ses humiliantes manigances sur les droits de douane», a ajouté le parti, accusant M. Trump de «génocide économique».
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Le parti, qui s’inspire du communisme, a rassemblé 10% des voix aux élections l’an dernier.
Il prône «l’émancipation économique» via l’expropriation de terres sans compensation et la nationalisation des mines et des banques. Néanmoins, cela devrait se faire par des voies constitutionnelles, a-t-il précisé.
30 ans après la fin du régime raciste de l’apartheid, la réforme agraire reste un sujet périlleux en Afrique du Sud, où plus de 70% des terres arables commerciales sont encore aux mains de la minorité blanche.
Le gouvernement assure qu’il n’a aucune intention de confisquer des terres et que cela ne s’est jamais produit. Les accusations de «génocide blanc» proférées par M. Trump font écho à des accusations en ce sens propagées par des lobbies d’extrême droite.
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio avait refusé d’assister à une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 en février en Afrique du Sud, accusant le pays d’avoir un agenda « anti-américain ».