Flux nets d’investissements directs étrangers sortants: l’Afrique en forte hausse à 2,45 milliards de dollars en 2024

Le 02/07/2025 à 14h25

Les flux nets des investissements directs des pays africains à l’étranger se sont établis à 2,45 milliards de dollars en 2024, selon la Cnuced. Ces flux nets, qui résultent d’investissements et de désinvestissements, sont essentiellement assurés par une poignée de pays. Même négligeables comparés aux volumes mondiaux, les flux en provenance d’Afrique ont fortement progressé en une année.

Généralement destinataires des investissements directs étrangers, les pays africains en sont également émetteurs au bénéfice de pays émergeants et développés. Les investissements intra-africains ne sont pas négligeables, surtout au cours de ces dernières décennies marquées par un désengagement progressif des firmes européennes de nombreux secteurs d’activité en Afrique (banque et assurance notamment).

Le rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) ne fournit pas les détails de ces flux nets au niveau du continent africain mais il en ressort que ces volumes sont globalement négligeables rapportés au reste du monde. La part de l’Afrique dans les flux mondiaux d’investissements directs étrangers sortants, 2,45 milliards de dollars en 2024, reste négligeable comparée au niveau mondial estimé à 1.608,87 milliards de dollars.

Selon la Cnuced, les flux africains s’inscrivent en très forte hausse par rapport à ceux de l’année précédente (196 millions de dollars).

Par flux nets on entend les investissements auxquels on soustrait les désinvestissements (cessions). Cette hausse s’explique certes par des augmentations d’investissements, mais surtout par la baisse des désinvestissements en 2024, comparativement à 2023.

À titre d’illustration, les désinvestissements s’étaient établis à -2,81 milliards de dollars pour l’Afrique du Sud en 2023 contre -1,27 milliard de dollars en 2024.

Globalement, quatre pays africains se sont distingués au niveau des IDE sortants en 2024. Avec 1,31 milliard de dollars, le Kenya s’est hissé au premier rang continental. Les investissements kenyans sont généralement tirés par les secteurs financiers et les nouvelles technologies, notamment les Fintech. Derrière le Kenya suivent le Maroc (694 millions de dollars), la Côte d’Ivoire (563 millions) et l’Égypte (508 millions).

Si la Cnuced ne donne pas de détails, l’Office des changes du Maroc offre un aperçu relativement détaillé des flux des Investissements directs marocains à l’étrangers (IDMA). Ceux-ci se sont établis à 24,29 milliards de dirhams en 2024. En tenant compte des désinvestissements marocains enregistrés durant la même année (17,8 milliards de dirhams), le flux net des IDMA est ressorti à 6,507 milliards de dirhams, soit 694 millions de dollars.

Concernant la destination des flux d’IDE marocains de 2024, la France demeure le premier bénéficiaire avec 13,68 milliards de dirhams, devant l’Italie (3,36 milliards), le Mali (1,41 milliard), la Côte d’Ivoire (1,24 milliard) et l’Espagne (1,02 milliard). Majoritairement, les IDME du royaume destinés à l’Europe essentiellement injectés dans l’industrie, l’immobilier, le commerce, les énergie et mines et les assurances.

Par Moussa Diop
Le 02/07/2025 à 14h25