Violences post-électorales au Mozambique: l’ONU «profondément inquiète»

Les manifestations post-électorales se poursuivent au Mozambique.

Le 31/12/2024 à 16h02

L’ONU s’est dit «profondément inquiète» mardi à propos des violences post-électorales qui secouent le Mozambique depuis les élections générales de début octobre et qui ont contraint des milliers d’habitants à trouver refuge dans les pays voisins.

«Nous sommes profondément inquiets par la situation actuelle au Mozambique, où l’escalade de la violence a forcé des milliers de personnes à fuir», a déclaré Chansa Kapaya, directrice du Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) pour l’Afrique australe.

«Les réfugiés et les civils sont confrontés à des risques immenses, ils n’ont plus de moyens de subsistance et dépendent de l’aide humanitaire. Si nous nous félicitons de la générosité du Malawi et de l’Eswatini, une aide immédiate est cruciale pour faire face à l’aggravation de la crise et prévenir de nouvelles souffrances», a-t-elle souligné.

A l’appel de l’opposition mozambicaine, qui dénonce des fraudes et une élection « volée », le pays lusophone a connu déjà deux mois de manifestations, grèves et blocages qui ont au moins coûté la vie à 261 personnes, dont 134 ces derniers jours, selon l’ONG locale Plataforma Decide.

Des milliers de Mozambicains ont trouvé refuge dans les pays voisins, ont indiqué lundi des sources gouvernementales. Quelque 13.000 personnes ont ainsi fui vers le Malawi, principalement via sa frontière méridionale, a-t-on ajouté de mêmes sources.

Cet afflux a commencé dès lundi, coïncidant avec la confirmation par la plus haute cour du Mozambique de la victoire, contestée par l’opposition, du Frelimo, au pouvoir depuis un demi-siècle, aux élections générales du 9 octobre.

Selon le HCR, l’agence onusienne pour les réfugiés et les autorités du Malawi ont identifié environ 2.000 personnes ayant rejoint le pays au cours de la semaine dernière, et 1.000 autres sont entrées en Eswatini. Parmi les nouveaux arrivants se trouvent des réfugiés et des demandeurs d’asile de diverses nationalités qui vivaient au Mozambique, a indiqué le HCR.

«La situation au Malawi et en Eswatini devient critique, le nombre croissant de réfugiés et de demandeurs d’asile mettant à rude épreuve des ressources déjà surchargées», a indiqué l’agence basée à Genève.

Au Malawi, les personnes ayant fui le Mozambique ont indiqué qu’elles avaient échappé aux attaques et aux pillages dans leurs villages, a indiqué le HCR, ajoutant que nombre d’entre elles ont parcouru de longues distances et traversé la rivière Shire à pied ou à bord de petites embarcations. Les abris sont surpeuplés et les infrastructures de santé insuffisantes.


Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 31/12/2024 à 16h02