«Je suis candidat à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. Soyez assurés que ma détermination à vous servir est à la mesure de l’acuité des défis auxquels nous sommes confrontés», a déclaré le chef de l’Etat, dont la santé et la capacité à gouverner sont au cœur des discussions.
Des voix s’étaient élevées ces dernières semaines au Cameroun pour demander au président de ce pays d’Afrique centrale de passer la main, tandis que d’autres lui avaient réaffirmé leur soutien.
Le camp Biya a récemment connu plusieurs défections avec la déclaration de candidature à la présidentielle d’Issa Tchiroma Bakary et celle de Bello Bouba Maïgari, tous deux membres du gouvernement et soutiens de longue date de Paul Biya.
L’opposition, historiquement divisée au Cameroun, aborde une nouvelle fois l’élection présidentielle en ordre dispersé.
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À quelques mois du vote, des discussions ont toutefois été engagées entre plusieurs personnalités et partis de l’opposition en vue d’une possible candidature commune. Mais aucun consensus clair ne s’est encore dégagé, en raison de divergences persistantes et de rivalités politiques.
Maurice Kamto, le plus farouche opposant au chef de l’Etat, arrivé deuxième à la présidentielle de 2018, et Cabral Libii, une figure importante de l’opposition, sont notamment en course pour briguer le poste suprême.
Economie en crise
À la veille d’une élection cruciale, le Cameroun traverse une zone de turbulences économiques.
Le chômage frappe massivement, touchant jusqu’à 74% des jeunes, selon Gabriel Fandja, le président de la commission de l’Éducation à l’Assemblée nationale.
L’inflation continue d’éroder le pouvoir d’achat au Cameroun, avec un taux de 5% en 2024, d’après les chiffres officiels.
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Sur les réseaux sociaux comme dans les débats télévisés, les Camerounais multiplient les critiques sur la cherté de la vie, la précarité des conditions de vie et l’insuffisance des services de base.
L’accès à l’eau potable, aux soins de santé ou à une éducation de qualité demeure difficile. Ces frustrations, exprimées de plus en plus ouvertement, traduisent un malaise social profond à l’approche de la présidentielle.
La crise qui perdure depuis 2016 dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest demeure l’un des principaux foyers d’inquiétude à l’approche du vote.
Les violences entre groupes séparatistes armés et forces de sécurité s’y poursuivent, provoquant un climat d’instabilité.
En 2018, le scrutin avait été perturbé dans ces zones, avec un taux de participation très faible en raison des déplacements massifs des populations fuyant le conflit.