Cameroun: les journalistes sensibilisés à la lutte contre les fistules obstétricales

Transport d'un malade, Cameroun.

Le 05/07/2023 à 12h35

VidéoLes indicateurs de santé sont inquiétants dans une bonne partie du Cameroun. Au-delà des pratiques familiales essentielles mais qu’il faut améliorer, de nombreuses femmes souffrent des fistules obstétricales, un mal évitable. Les journalistes ont un important rôle à jouer dans lutte contre cette maladie.

Le Cameroun compte environ 21.000 femmes victimes des fistules obstétricales. Selon le Fonds des Nations unies pour la population, «la fistule obstétricale est l’une des lésions les plus graves et les plus dangereuses susceptibles de survenir lors d’un accouchement. Il s’agit d’une perforation entre le vagin et la vessie et/ou le rectum, due à un travail prolongé et qui se produit en l’absence de soins obstétricaux rapides et de qualité. Elle provoque une fuite d’urine et/ou de matières fécales par le vagin, et entraîne à plus long terme des problèmes médicaux chroniques».

Cette situation entraine généralement de mauvaises odeurs permanentes et la stigmatisation, l’abandon, les injures et bien d’autres maux qui minent son quotidien. Le taux de prévalence est plus élevé dans les régions septentrionales, de l’Est, du Sud-Ouest et du Nord-Ouest du pays.

Comme causes, les experts mentionnent les mariages précoces et les accouchements difficiles matérialisés par le travail obstructif prolongé et les manœuvres abortives.

Au-delà des fistules obstétricales, il est urgent d’améliorer les indicateurs de santé dans l’ensemble des dix régions du pays par la prise de conscience des familles sur les pratiques familiales essentielles. D’où l’atelier de sensibilisation des journalistes camerounais pour plus d’impacts dans les communautés.

Les travaux ont eu lieu le 30 juin 2023 à Mbalmayo, une banlieue de Yaoundé située à une quarantaine de kilomètres de la capitale politique. Les bénéficiaires étaient tous du Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Enfant et autres Couches vulnérables (REJODEC).

«Je rentre de Mbalmayo avec un peu plus d’éléments que dans le passé. Cet atelier a vraiment été important pour moi parce-que je vais désormais rédiger mes papiers avec aisance», nous confirme Arnaud Kévin Ngano, Journaliste à l’hebdomadaire Le soir, un des 20 journalistes ayant pris part à cette formation.

Même son de cloche chez Josiane Afom du quotidien Mutations qui a pris l’engagement d’accorder désormais une place de choix à la lutte contre les fistules obstétricales dans sa tribune en tant chef du desk «Santé» de son organe.

Les échanges étaient coordonnés par les experts du ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille qui n’ont pas manqué de rappeler quelques exemples de pratiques familiales essentielles, notamment l’utilisation correcte des produits pharmaceutiques dans les ménages, la protection contre les maladies évitables par l’Homme et la prise en charge de la femme enceinte et de son enfant. L’importance de l’allaitement maternel, les méthodes contraceptives pour le planning familial, l’enregistrement des naissances ont également été cités parmi les gestes à adopter.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 05/07/2023 à 12h35