Si l’enseignement général concentre l’essentiel des inquiétudes (12.154 admissibles), les filières techniques tirent leur épingle du jeu avec 1.315 candidats admissibles, confirmant une résilience remarquable. Malgré l’espoir traditionnellement placé dans la remontée des statistiques lors du second tour, les experts s’accordent: cette session sonne comme un signal d’alarme pour une école «en quête d’un nouveau souffle».
Parmi les heureux élus du premier tour, Junior Ekome (série D, admis avec 13,62 et mention Assez bien), incarne la réussite par l’abnégation. «La recette du bac? Le mental et beaucoup de sacrifices. Il faut se fixer un objectif précis et s’y donner à fond», confie-t-il, avant d’adresser un message aux admissibles: «Le travail n’est pas fini, mais la moitié est faite. Poussez un peu plus !»
Mais derrière ces succès, l’angoisse demeure palpable pour des milliers d’autres, suspendus à la promesse ténue d’un rattrapage.
Caroline Ndong vit difficilement ce suspense. Avec 17 points à récupérer, elle prépare fébrilement ses oraux de mathématiques et physique. «Je suis venue chercher ma convocation ce matin. L’anxiété est là, mais je garde le sourire», avoue-t-elle, symbole des 13.000 candidats pour qui chaque point sera une bataille.
Alors que certains luttent encore pour leur ticket, d’autres, déjà admis, tournent résolument leur regard vers l’avenir. Bryan Nathan, admis d’office, projette déjà son parcours post-bac: «Je veux devenir docteur en pharmacie pour créer mon entreprise». Une ambition sereine qui n’occulte pas une pensée solidaire: «J’ai une pensée pour les recalés. Reprendre neuf mois de cours n’est pas facile.»
L’heure des derniers combats
Demain s’ouvrira le chapitre décisif du second groupe. Pour le ministère de l’Éducation comme pour les candidats, l’enjeu dépasse les statistiques: il s’agit de redonner confiance à une génération scolaire fragilisée.
Si le second tour pourrait atténuer l’ampleur du recul, il ne suffira pas à effacer les failles d’un système appelé à se réinventer. Les délibérations du 19 juillet scelleront, quant à elles, le destin de milliers de jeunes et peut-être, l’urgence d’un sursaut national pour l’école gabonaise.
Les chiffres du second tour seront scrutés comme un baromètre éducatif. Entre espoir et résignation, le Bac 2025 aura révélé, plus que jamais, les deux visages d’une même jeunesse.