Conakry: le prix du ciment augmente, les chantiers ralentissent

Le 30/06/2025 à 15h01

VidéoDepuis plusieurs mois, le prix du ciment connaît une augmentation importante à Conakry. Une inflation qui inquiète commerçants, professionnels du bâtiment et citoyens. Les chantiers sont au ralenti.

Les prix des sacs de ciment varient entre 75.000 et 90.000 francs guinéens. Cette fluctuation permanente crée un climat d’incertitude chez les commerçants, qui redoutent désormais de vendre à perte.

Ismaël Barry, commerçant, témoigne: «Cela fait bientôt deux mois que nous subissons cette instabilité des prix. On nous dit parfois que c’est à cause des grands chantiers liés au projet minier de Simandou. Ce stock que vous voyez là, je l’ai eu avant-hier seulement. Actuellement, nous n’avons que la catégorie 32 que nous revendons à 85.000 francs guinéens. La catégorie 42, elle, est introuvable pour le moment».

Cette situation pèse également sur les consommateurs. Ibrahim Barry en sait quelque chose «J’ai acheté un sac de ciment à 95.000 francs guinéens. D’habitude, je le prends à 75.000 ou 80.000. Cette hausse perturbe tous mes calculs et déséquilibre mon budget».

Dans cette zone, où la fabrication de briques est une activité centrale, le ciment est un intrant clé. Mais son prix devenu trop élevé rend la commercialisation difficile, freinant ainsi tout le circuit économique local de la construction.

Pour Maître Adama Diallo, détaillant de briques, cette instabilité fragilise la filière de la construction: «Honnêtement, cette fluctuation des prix nous épuise. Avant, nous revendions la brique à 4.000 francs guinéens, aujourd’hui nous sommes obligés de la vendre à 5.000 francs, ce que les clients trouvent trop cher. Résultat: on a suspendu la production. Il faut d’abord écouler le stock que vous voyez là».

À Conakry, l’instabilité du prix du ciment devient un véritable casse-tête, aussi bien pour les commerçants que pour les consommateurs. Sans régulation claire du marché ni transparence sur les causes de cette flambée, le secteur du bâtiment risque une paralysie progressive, au détriment de nombreux projets et de l’économie locale.

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 30/06/2025 à 15h01