Guinée: face à la raréfaction de l’eau, le recours à la micro-irrigation

La micro-irrigation dans la région de Kindia.

Le 17/02/2024 à 11h57

VidéoLa zone agricole de kindia, 150 km de Conakry, souffre de plus en plus de la rareté de l’eau. Pour contourner cette difficulté, beaucoup d’agriculteurs ont implanté le système de goûte à goûte, une méthode d’arrosage moderne mais coûteuse.

A Kindia, dans un domaine de près 10 hectares, des expérimentations de nouvelles techniques culturales sont menées depuis deux ans et demi.

La particularité de ce projet, porté par des Guinéens regroupés au sein de la structure Tidiane agriculture, c’est l’effort déployé pour en faire un domaine agricole moderne, confie Fedebory Traoré, manager du domaine agricole. «L’aménagement du terrain nous a coûté, pour 8 hectares, plus de 5.000 euros. En plus de ça, nous avons procédé à la création des sources d’eau, c’est-à-dire un forage et un bassin pour le stockage de l’eau. Tout ça nous a coûté environ 17.000 euros. En plus nous, avons un système d’arrosage goutte à goutte pour lequel nous avons déboursé environ 4.000 euros».

Le système d’arrosage goutte à goutte, à l’apparence banale, a pourtant révolutionné les techniques culturales dans cette zone frappée par le manque d’eau.

En plus de l’irrigation, ce système permet l’épandage de fertilisants, indique l’ingénieur agronome, Fodé Kolivogui. «Nous mettons de l’engrais lors de l’arrosage. Un bassin nous permet de mélanger les produits et autres intrants agricoles. C’est une manière de fertiliser sans efforts».

L’autre avantage de ce système, c’est la réalisation de cultures intersaison, comme le maïs, quasiment introuvables en cette période de l’année.

Ce projet, qui bénéficie à de nombreux étudiants en agriculture qui viennent pour certains cours, connaît des difficultés, regrette Fedebory Traoré. «Nous avons un problème d’accessibilité au domaine. Nous avons besoin d’une route praticable. Nous avons aussi besoin d’énergie. Il faut du carburant pour alimenter le domaine».

Au-delà des emplois directs et indirects créés, ce domaine offre la possibilité aux agriculteurs de pouvoir expérimenter de nouvelles semences, tester des engrais et lutter contre certaines maladies des plantes qui mettent à rude épreuve les paysans.

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 17/02/2024 à 11h57