La case est encore là, celle du père de Camara Laye, légèrement rénovée, mais toujours chargée d’histoire. Sur place, les mêmes outils de travail, le fourneau, l’enclume. Pour le guide sur place, Mohamed Camara, parler à des passants est devenu quotidien: «Nous recevons des touristes tous les jours, y compris des Guinéens. Les écoles et universités aussi viennent souvent.»
Si la forge du père de Camara Laye continue d’attirer des visiteurs, la famille de l’écrivain a principalement déploré l’absence de l’Etat guinéen. Aucune aide n’est venue des différents gouvernements, dit Mohamed Camara, neveu de l’écrivain: «Comme vous voyez là, si cette case est aujourd’hui retravaillée, c’est parce que la famille s’est cotisée pour faire ces travaux. Cela devait être le travail de l’Etat Guinéen.»
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Sur place, nous avons aussi rencontré Baba Camara, autre neveu de l’écrivain et réalisateur d’un film sur Camara Laye. Lui aussi se bat pour perpétuer la mémoire de son oncle: «Il y a quelques années, j’ai réalisé un film dans lequel l’on retrace son parcours, sa vie ici.»
A noter que Camara Laye est rarement revenu dans son village après être devenu célèbre. Une seule fois, confie Mohamed Camara. Aujourd’hui, qu’on soit passionné de littérature ou pas, impossible de séjourner à Kouroussa sans passer par la mythique forge du père de Camara Laye, pour écouter l’histoire du petit serpent noir.