Guinée: l’opposition rejette le projet de Constitution qui permet, selon elle, une candidature du chef de la junte

Le chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya.

Le 15/07/2025 à 17h28

L’opposition en Guinée a affirmé lundi rejeter le projet de Constitution devant être soumis à un référendum fin septembre par la junte qu’elle accuse d’un revirement permettant une candidature de son chef aux élections.

Ce projet de Constitution a été présenté le 26 juin au général Mamadi Doumbouya, chef de la junte qui a renversé en septembre 2021 le président Alpha Condé qui était au pouvoir depuis plus de 10 ans.

Ce texte doit ouvrir la voie à un retour à l’ordre constitutionnel promis par les militaires.

Les Forces vives de Guinée (FVG), une coalition des principaux partis, de syndicats et d’organisations non gouvernementales qui réclame un retour des civils au pouvoir, «constatent avec regret la non-reconduction» de dispositions de la charte de transition sur les candidatures, dans un communiqué publié lundi.

Ces dispositions indiquent que le président et les responsables de la junte «ne peuvent faire acte de candidature ni aux élections nationales ni aux élections locales. La junte et le CNT (le Parlement de transition) ont décidé (de les) éliminer» dans le nouveau texte, indique ce communiqué.

Ce projet de Constitution n’a dès lors «pour seul objectif que de satisfaire le désir du (général) Mamadi Doumbouya de se présenter aux prochaines élections», selon les FVG qui «rejettent catégoriquement» ce projet.

Plusieurs personnalités du pouvoir ont fait publiquement part ces derniers mois de leur soutien à une candidature du général Doumbouya, malgré sa promesse initiale de ne pas se présenter à une future élection présidentielle.

Le projet de Constitution prévoit en outre de faire passer la durée du mandat présidentiel de cinq ans à sept ans, renouvelable une fois.

Sous pression internationale, les militaires qui ont pris le pouvoir en 2021 en Guinée s’étaient initialement engagés à organiser un référendum constitutionnel et à transférer le pouvoir à des civils élus avant fin 2024, mais ces échéances n’ont pas été respectées.

La junte a annoncé début avril l’organisation d’un référendum sur une nouvelle Constitution le 21 septembre.

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 15/07/2025 à 17h28