Un terminal céréalier. C’est ce que l’Ukraine souhaite construire dans le port en eau profonde de Lekki à Lagos, d’après le The New voice of Ukraine. Le ministère ukrainien de la Politique agraire et de l’alimentation a signé le 23 juin, un accord dans ce sens avec la Commission de la Zone franche de Lagos (LFZ), le groupe singapourien Tolaram et la China Harbour Engineering Company (CNEC), en marge de la «Conférence sur le redressement de l’Ukraine», qui s’est déroulée les 21 et 22 juin à Londres.
Selon Taras Vysotskyi, premier vice-ministre ukrainien de la Politique agraire et de l’alimentation, l’objectif de ce partenariat est de «créer l’infrastructure nécessaire pour assurer un approvisionnement ininterrompu en produits agricoles ukrainiens au Nigeria et sur l’ensemble du continent africain et de garantir la sécurité alimentaire dans les régions qui en ont le plus besoin».
Le choix du Nigeria n’est pas anodin. En effet, la valeur des importations de céréales de la première puissance économique du continent en provenance d’Ukraine avaient atteint 492 millions de dollars en 2021, selon des données de la Comtrade, organisme des Nations Unies spécialisées dans la collecte des données sur le commerce mondial.
Cette coopération avec le Nigeria entre dans le cadre de la stratégie de Kiev, lancée en janvier 2023, qui vise à développer des projets logistiques avec des pays d’Afrique de l’Ouest, afin d’accroitre ses exportations de produits agricoles, notamment le blé.
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L’un des premiers jalons a été posé le 9 janvier dernier, lors de la signature d’un protocole d’accord entre les ministres de l’Agriculture ukrainien et sénégalais, pour le développement du commerce bilatéral de produits agricoles, la coopération dans le domaine de la recherche scientifique et l’investissement.
Le ministre ukrainien de l’Agriculture Mykola Solskyi indiquait, à l’issue de ce partenariat, que son pays souhaitait créer des centres de stockage en Afrique de l’Ouest pour y entreposer les céréales ukrainiennes. «La construction de telles infrastructures contribuera à rendre les denrées disponibles, à assurer leur qualité et à stabiliser les prix de vente sur les marchés locaux », expliquait-il.
L’Afrique de l’Ouest est l’un des plus grands importateurs de céréales, principalement d’Ukraine. La région en avait importé 22 millions de tonnes en 2022, selon le Programme alimentaire mondial (PAM). Le blé représentait environ 40% de ces volumes.
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D’après la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (UNCTAD), pas moins de 25 pays africains ont importé plus du tiers de leur blé de la Russie et de l’Ukraine dans la période 2018-2020.
Rappelons que l’accord pour l’exportation de céréales ukrainiennes via la mer Noire a été prolongé de deux mois depuis la mi-mai 2023. Cet accord, signé en juillet 2022 entre la Russie, l’Ukraine, les Nations Unies et la Turquie, a permis d’exporter plus de 30 millions de tonnes de céréales ukrainiennes, pour pour réduire l’impact de la crise alimentaire mondiale provoquée par la guerre russo-ukrainienne.